La Lèpre

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  • 8/10 (8,5) Éminent résistant devenu homme politique reconnu et à l’avenir prometteur dans les prochains gouvernements, Marc Pradier écrit cette longue lettre à son fils adoptif, Christophe, parti combattre en Algérie. Dans cette missive, il souhaite rétablir la vérité à son fils, sur les circonstances de son héroïsme durant la 2nde Guerre Mondiale qui lui a permis de suivre une carrière politique heureuse. Car son fils, parti dans cette « guerre coloniale » pour que son père soit fier de lui et montrer qu’il peut être lui aussi un héro à son image, doit tout savoir.
    Tout a commencé en cette Saint-Sylvestre 1943, quand il a sauvé, par un hasard, en passant simplement dans la rue, le Docteur Pléaux, d’une tentative d’assassinat. Cet homme, important collabo à Clermont-Ferrand, va lui être reconnaissant et se lier d’amitié avec lui, ce petit professeur sans ambition particulière. Ce dernier donne des cours à Christophe alité chez Mme de Chatelus. Celle-ci s’avère être une résistante de la première heure et l’ex-femme de Pléaux. Elle souhaite éliminer son ex-mari avec le concours de Pradier. Tous les événements vont s’enchaîner, sans que Pradier ne lève le petit doigt. Ils vont lui coller à la peau comme la lèpre, cette maladie dont on ne peut se débarrasser et qui entraîne indubitablement à une perte.

    La lecture de cette lettre-confession est très prenante. On découvre avec intérêt l’histoire de Pradier, cet homme dont la vie s’est écrite à ses dépends et dont il va devenir un pion. L’écriture de ce duo, qui a donné de véritables chefs d’œuvre de la littérature noire de l’hexagone, est encore une fois magnifique et rend palpable la détresse et la tension nerveuse de Pradier dans son besoin de dire la vérité. Et la fin est assez tragique, à l’image du livre.

    14/11/2019 à 09:21 JohnSteed (624 votes, 7.7/10 de moyenne) 5