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6/10 Vivre avec ses différences, Danny Bedford avait appris à s'en accommoder. Depuis près de quarante années son physique devenu imposant avec l'âge arpentait les rues du village de Wyalusing, en Pennsylvanie. le plus difficile pour lui était de faire accepter son handicap. Privé de la plupart de ses facultés mentales et de la bienveillance de ses parents suite à un regrettable accident durant sa jeunesse, Danny avait grandi en conservant l'innocence de l'enfance. Considéré par la plupart de ses concitoyens comme un attardé, souffre-douleur et maltraité durant sa scolarité, Danny a enduré les brimades, enfermé dans sa carapace d'obèse ; une bien vaine protection contre l'agressivité et la haine. Rien n'a changé depuis les bancs de l'école. Mike Sokowski, devenu l'adjoint du shérif, et Carl Robinson, son acolyte s'en prennent toujours ouvertement à Danny. Et les excès d'alcool et de drogue auxquels s'adonnent l'abject Sokowski ne font qu'envenimer la situation.
Seules quelques âmes charitables dont le couple Bennett dans la laverie desquels Danny travaille et Mindy, une serveuse manifestent de la compassion envers lui. le soir de son quarantième anniversaire, le corps ensanglanté et brutalisé de la quadragénaire est retrouvé, dans son mobil-home, sauvagement emportée dans la mort. Nombreux sont ceux qui voient en Danny le coupable idéal. Danny devient la brute épaisse, le vicelard qui rôdait d'un peu trop près de la défunte et qui a peut-être essuyé un refus, l'homme à abattre. Sokowski qui entretenait une relation amoureuse compliquée avec Mindy, met tout en oeuvre pour faire inculper Danny de meurtre. Et ils seront nombreux à vouloir le tailler en pièces... La chasse est ouverte… Mais celui qui est traqué comme un animal n'est sûrement pas le plus bestial…
Engourdi par le froid, Wyalusing est tiré de sa torpeur hivernale par le sang versé mais il en faudra beaucoup plus pour étancher la colère de ses habitants.
Scénariste natif de Wyalusing, Samuel W. Gailey, a construit son roman avec une habileté indéniable. Découpé en chapitres dédiés aux principaux personnages, Deep Winter adopte dès les premières pages un rythme soutenu et séquencé dotant l'histoire de beaucoup de relief. L'intrigue portée par des anti-héros de l'Amérique profonde soumis à leur mal être et leurs abus gagne en crédibilité et en puissance au fur et à mesure que l'auteur en cisèle les profils psychologiques. Par ailleurs, le détail accordé aux décors et à l'ambiance font de ce roman un page-turner efficace aux faux airs de scénario cinématographique.19/01/2016 à 13:40 BillieWild (24 votes, 8.2/10 de moyenne) 2
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8/10 Un roman dans la lignée de la mode du nature writing ou presque, où j'ai suivi avec autant de délice cet ombrageux Danny et ses turpitudes que les sombres, tortueux et denses paysages de Pennsylvanie. Une très belle découverte.
18/05/2015 à 07:46 clemence (339 votes, 7.7/10 de moyenne) 3
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8/10 Même s'il est un peu trop manichéen par moments, ce premier roman se dévore surtout grâce à l'expérience de scénariste de l'auteur. Il sait tenir son lecteur avec efficacité. (En passant, un grand merci à Fredo, qui a laissé le commentaire ci-dessous, pour m'avoir aiguillé sur l'excellent Enfant perdu de John Hart).
25/09/2014 à 01:31 gilmoutsky (50 votes, 8.1/10 de moyenne) 1
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8/10 Très bon premier roman de Samuel W. Gailey. Je retrouve en Danny des personnages que j'avais aimé suivre dans d'autres romans, comme dans la Ligne Verte, l'Enfant perdu ou Savemore. C'est glaçant, ça défouraille de partout et c'est bien écrit.
25/08/2014 à 20:04 Fredo (1202 votes, 7.9/10 de moyenne) 1