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6/10 Dom a tout pour réussir et être heureux. Adolescent beau, riche et athlétique, nul ne pourrait deviner que son existence est à mille lieues des apparences. Sa famille a contracté, il y a fort longtemps, une créance auprès de la Dette, une mystérieuse organisation mafieuse, et Dom en paie encore le prix fort. A chaque fois, des épreuves sont imposées aux membres de sa famille ; s’ils n’y parviennent pas, une livre de chair est ôtée au perdant. Le grand-père de l’ado s’en souvient encore : le cartel lui a enlevé une jambe. Nouveau contrat : plonger Gold Coast dans le noir pendant une heure. S’il veut survivre, Dom n’a pas le choix.
Deuxième ouvrage de la série Rush signée par Philip Gwynne, on y retrouve tous les ingrédients à même de plaire au public visé. En premier lieu, Dom est un personnage très sympathique, espiègle et imaginatif, particulièrement talentueux en course à pied – le nom de la série venant de sa propension à placer cette accélération lors des compétitions et qui laisse ses adversaires sur place. Une fois n’est pas coutume dans ce type de littérature, il n’affronte pas réellement le groupe criminel mais se doit de se plier aux défis qu’il lui impose. Pour s’en sortir, Dom a certes des amis qui peuvent l’aider, mais c’est également le portrait-type du héros qui a plus d’une corde à son arc, voire plusieurs arcs et carcans de secours : il sait courir, manœuvrer des véhicules, pénétrer dans des usines électriques et en hacker le réseau informatique après quelques leçons glanées sur Internet. En lisant cette dernière phrase, on se doute que la caricature du surhomme n’est guère loin, ce qui est en partie vrai : rares sont les chapitres voire moments où l’adolescent est crédible dans ses exploits. Mais Philip Gwynne axe la réussite de son roman sur un autre plan, axe central de la littérature d’action pour les jeunes : l’action. Cette dernière ne manque pas, de fusillades en courses-poursuites, de bons moments de tension – même si on ne doute jamais de la réussite du protagoniste – en adaptations rapides pour prendre le dessus sur les adversaires.
Rarement plausible, ce livre n’en demeure pas moins efficace par sa forte teneur en adrénaline. Presque addictif par le suspense qu’il distille, on pardonne d’autant à son auteur cette distance quasi systématique qu’il met avec toute éventualité de vraisemblance. Un roman pour se divertir, rien de plus, ce qui n’est finalement pas si mal.17/11/2014 à 18:45 El Marco (3419 votes, 7.2/10 de moyenne)