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9/10 Il ne faut pas plus de quelques jours pour que plusieurs anciens militants pacifistes soient abattus. Rapidement, un suspect est identifié : Carl Hitchcock, un héros de guerre et ancien sniper particulièrement réputé. Mais la piste est trop belle pour être crédible. Nick Memphis, agent du FBI chargé de l’enquête, demande à son ami Bob Lee Swagger de l’aider à mener l’enquête. Tous deux viennent de s’engager sur une piste mortelle.
Ce roman, issu de la série consacrée à Bob Lee Swagger, est saisissant d’efficacité. Stephen Hunter, à défaut de pouvoir présenter une bibliographie très étoffée, est devenu un auteur singulier et souverain dans le domaine du thriller. Il met de nouveau en scène Bob, ancien tueur d’élite, et déploie toute l’envergure de son talent narratif pour nous conter cette histoire brillantissime. Les personnages sont bien loin des sentiers battus ; par exemple, Bob Lee Swagger n’est pas un ex-soldat froid et calculateur, ou traumatisé par les fantômes de la guerre. C’est un expert, solide et vieillissant, capable d’une solide dose d’humour dans les situations complexes, aussi taciturne que fidèle à l’amitié et aux couleurs du drapeau. Une fois de plus, sa maîtrise de la balistique et son expérience des armes à feu le sauveront de nombreux pièges. On retiendra de multiples scènes de cet opus sombre et prenant, comme le raisonnement cartésien grâce auquel Bob va comprendre qu’un simple tireur n’a pas pu tuer si parfaitement les quatre victimes, les séries d’accrochage stratégiques – où le piège tendu à son adversaire se résume à un simple tertre protégeant du vent, ou encore le duel final qui prend pied en plein Cowboy action shooting.
Après le survolté Romeo Dog et le très original 47ème samouraï, Stephen Hunter poursuit son œuvre si brillante, avec un héros à mille lieues des clichés du genre. Hommage à ces tireurs de l’ombre comme à leur sens parfois critiqué de l’honneur, ce livre est aussi létal que les balles 168 grains projetés sur les quatre victimes originelles. Pour l’anecdote, il fallait d’ailleurs un sacré flegme pour oser faire de façon si limpide de Jane Fonda une Joan Flanders confondante de vérité et un Ted Tuner particulièrement retors.22/02/2016 à 20:17 El Marco (3434 votes, 7.2/10 de moyenne)