Na Zdrowie

  1. Souvenirs de guerre

    Un braquage qui tourne mal à Paris. Huit policiers abattus lors de la fusillade. L’administration demande à Luc Mandoline, embaumeur, de l’aide pour préparer les corps des victimes. Mais à l’IML, il aperçoit sur les munitions létales l’inscription « Smierti ». « Mort », en russe. Une légende que Luc ne connaît que trop bien, puisqu’il a déjà côtoyé par le passé, sur des terrains de guerre, l’homme qui signait ainsi les balles de ses mercenaires : le général Valeri Demedov. Entre les deux hommes, commence alors un impitoyable jeu du chat et de la souris.

    Cet épisode issu de la série consacrée à Luc Mandoline et préfacé par Laurent Guillaume met immédiatement dans le bain (de sang). Le braquage semble tout droit sorti du film Heat. Entrent ensuite rapidement en scène Luc Mandoline, l’ancien légionnaire, et son ami Sullivan Mermet, qui ne comptent pas laisser Demedov s’en tirer à si bon compte en ayant laissé tant de policiers à la morgue, et également parce que le butin du barbare hold-up est juteux. Astucieusement, Didier Fossey a inclus à son récit l’enquête parallèle de deux policiers, Valérie et Didier, qui vont également remonter, de leur côté, vers Demedov. Le ton du récit est cadencé, presque martial, saturé de testostérone : ça flingue, ça cogne, ça saigne, le tout au gré d’un vocabulaire simple mais efficace. Cependant, par la suite, le récit a tendance à accumuler les clichés et manquer de tonus. Les professionnels, de part et d’autre, commettent des erreurs tactiques étonnantes, faisant que le lecteur finit par douter de leur expérience et de leur aura meurtrière. Luc et Sullivan emmène avec eux trois soldats pour récupérer Elisa, enlevée par le général, mais ce trio est constitué de personnages assez fades. De même, l’attaque de la datcha, qui pouvait être le point d’orgue du roman, n’est qu’un monotone moment d’action sans grande saveur ni le punch attendu. Et que dire de la longue exfiltration, qui se déploie sur un trop grand nombre de pages sans pour autant apporter dans les mêmes proportions du suspense ou du nerf…

    Au final, un opus qui démarre avec efficacité mais qui manque cruellement d’un second souffle, au moins dans son dernier tiers. Dommage, d’autant que nombre d’autres épisodes de cette série présentent un intérêt bien supérieur.

    /5