Un homme se fait massacrer à coups de batte de baseball à Liège. La victime, Christian Fischer, avait tout du type ordinaire, sans histoire. Quand le Poulpe a vent de l’histoire grâce à sa chère Cheryl, il décide d’aller voir de plus près cette histoire. Sur place, entre destruction industrielle et petits arrangements avec la misère, il y a de quoi lui occuper les tentacules.
Deux-cent-quatre-vingt-cinquième enquête du Poulpe signée par Dominique Delahaye, on sent d’entrée de jeu que le noir sera de rigueur. Passant de la sombre description d’une Belgique fracassée par le chômage s’achevant sur l’exécution de la victime à une envolée en règle contre la pensée chrétienne au hasard des rencontres de Gabriel Lecouvreur, le roman sera acerbe et engagé. Grâce à une plume subtile, à la fois travaillée tout en restant naturelle, l’auteur met en exergue le fanatisme capitaliste, l’hypocrisie des grands industriels, et la mort programmée de la classe ouvrière. Ode à la condition des manœuvres belges et à leur lutte pour tout simplement survivre, c’est également une ballade qui s’orchestre au rythme des allusions directes à Georges Simenon, du plat pays qui était le sien à son œuvre. Depuis les épigraphes extraites de Lettre à mon juge et du Passage de la ligne à la lecture régulière du Charretier de la Providence en passant par L'Aîné des Ferchaux qui offre un joli jeu de mots pour le titre de l’ouvrage, Dominique Delahaye se situe fiévreusement dans la veine de cet immense auteur que l’on aurait bien tort de ne pas lire et relire à l’envi. L’intrigue est également solide, entre dénonciation de magouilles politiciennes et réquisitoire contre un libéralisme économique qui dévore ses propres enfants.
Le ton de cet opus est donc fort, presque aussi enragé qu’engagé. Chaque lecteur est bien évidemment libre ou non d’assentir à l’idéologie du Poulpe, libertaire révolté, qui évolue toujours dans des enquêtes où son point de vue est assurément le bon. Mais ce qui fait également la force de ce livre comme de tant d’autres de la série, c’est qu’il sait argumenter, verser le sel dans des plaies béantes et apporter un éclairage caustique sur des problèmes sociétaux encore à vif.
Un homme se fait massacrer à coups de batte de baseball à Liège. La victime, Christian Fischer, avait tout du type ordinaire, sans histoire. Quand le Poulpe a vent de l’histoire grâce à sa chère Cheryl, il décide d’aller voir de plus près cette histoire. Sur place, entre destruction industrielle et petits arrangements avec la misère, il y a de quoi lui occuper les tentacules.
Deux-cent-quatre-vingt-cinquième enquête du Poulpe signée par Dominique Delahaye, on sent d’entrée de jeu que le noir sera de rigueur. Passant de la sombre description d’une Belgique fracassée par le chômage s’achevant sur l’exécution de la victime à une envolée en règle contre la pensée chrétienne au hasard des rencontres de Gabriel Lecouvreur, le roman sera acerbe et engagé. Grâce à une plume subtile, à la fois travaillée tout en restant naturelle, l’auteur met en exergue le fanatisme capitaliste, l’hypocrisie des grands industriels, et la mort programmée de la classe ouvrière. Ode à la condition des manœuvres belges et à leur lutte pour tout simplement survivre, c’est également une ballade qui s’orchestre au rythme des allusions directes à Georges Simenon, du plat pays qui était le sien à son œuvre. Depuis les épigraphes extraites de Lettre à mon juge et du Passage de la ligne à la lecture régulière du Charretier de la Providence en passant par L'Aîné des Ferchaux qui offre un joli jeu de mots pour le titre de l’ouvrage, Dominique Delahaye se situe fiévreusement dans la veine de cet immense auteur que l’on aurait bien tort de ne pas lire et relire à l’envi. L’intrigue est également solide, entre dénonciation de magouilles politiciennes et réquisitoire contre un libéralisme économique qui dévore ses propres enfants.
Le ton de cet opus est donc fort, presque aussi enragé qu’engagé. Chaque lecteur est bien évidemment libre ou non d’assentir à l’idéologie du Poulpe, libertaire révolté, qui évolue toujours dans des enquêtes où son point de vue est assurément le bon. Mais ce qui fait également la force de ce livre comme de tant d’autres de la série, c’est qu’il sait argumenter, verser le sel dans des plaies béantes et apporter un éclairage caustique sur des problèmes sociétaux encore à vif.