Lazare Volquès, filateur cévenol fortuné, est retrouvé égorgé au bord de la rivière bordant sa magnanerie un été où la chaleur rend folles les fileuses qu’il exploite. De ce XIXe siècle, on sait les conditions de vie de la basse main-d’œuvre, pléthorique et hiérarchisée, les bagnes d’enfants où croupissent des graines que personne ne veut voir pousser… Et, partout, la peur de voir déborder les trimards et les bâtards des cages où on les fait boulonner. Un gros siècle plus tard, un descendant de Lazare, Gérard Volquès, maire du village, est découvert pareillement tranché d’une oreille à l’autre, gisant au bord de la même rivière. Quelle que soit l’époque, les fautifs naturels sont toujours domestiques, ouvriers, femmes adultères, cloches, manouches ou squatteurs. Et toujours, juchée sur le barreau le plus bas de l’échelle sociale, c’est la meute des honnêtes gens qui bastonne bravement les damnés, les déchus et les pauvres qui relèvent la tête. Qui expliquera ces meurtres ?
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Soumis le 27/03/2014 par Hoel