Foulée d'enfer

  1. Cours, Alex, cours

    Passionné de course, Alex vit dans un quartier devenu depuis peu la proie de cambrioleurs. Face à l’impuissance de la police, son père s’est joint aux voisins pour organiser des rondes. Alex s’évertue à décourager son paternel de participer à ce qui ressemble de plus en plus à une milice raciste, mais en vain. Aussi, quand il aperçoit par hasard chez l’une des victimes un tableau qui avait prétendument été dérobé, il décide d’agir.

    Après le très bon Sept ans plus tard, Jean-Christophe Tixier revient avec ce nouveau polar destiné à la jeunesse, et il est plus que certain qu’il saura rallier les suffrages. Une écriture sèche, des personnages convaincants et une histoire crédible et prenante, tels sont les ingrédients pour cet ouvrage efficace. On se prend rapidement d’amitié pour Alex, féru de course, entraîné par Omar, un athlète à la carrière brisée par un accident de la route, et amoureux de Stessy, la sœur de son coach. L’histoire, sans être transcendante, retient facilement l’attention et mène presque tout naturellement jusqu’à la conclusion de l’ouvrage sans que l’on s’en aperçoive. Et au-delà de l’aspect policier de l’intrigue, l’auteur dispense, sans moralisation aucune, de jolies touches de réflexion quant à l’autodéfense, le racisme ou les sentiments familiaux.

    Voilà un opus réussi, où la plume de Jean-Christophe Tixier, à la fois subtile et énergique, achève de le placer parmi les auteurs de littérature policière pour les jeunes à suivre de près. Son talent narratif ainsi que son imagination semblent augurer d’autres romans que l’on se plaira sans nul doute à dévorer.

    /5