Scarface

  1. Portrait du balafré

    Tony Guarino va mourir. Une balle. Tirée par un policier. Tony était devenu l’un des gangsters les plus redoutés de Chicago. En ces ultimes instants de lucidité, il revoit son parcours.

    Adaptation d’un roman d’Armitage Trail, cette bande dessinée séduit immédiatement par son esthétique. Avec des couleurs pastels, magnifiquement feutrées, tirant sur des teintes et textures reconnaissables au premier coup d’œil, Christian De Metter dispose d’une patte remarquable, que l’on se plaira également à retrouver dans son adaptation du roman de Dennis Lehane, Shutter Island. Le récit, datant de 1929, met en lumière l’ascension de Tony Guarino, ancien soldat de la Première Guerre mondiale, blessé héroïquement au visage au cours du conflit, et ayant gravi les échelons du crime jusqu’à en devenir l’un des principaux dirigeants. Avec retenue et sobriété, son existence est parfaitement crédible. Les divers personnages sont très bien croqués, tant du point de vue psychologique qu’artistique, avec à la clef de belles réflexions sous-jacentes quant à la famille, l’amour et la destinée.

    En se fondant sur un récit qui ne prendra jamais la moindre ride, Christian De Metter a rendu un hommage vibrant et étincelant à Armitage Trail et à son univers, à travers cette bande dessinée au charme évident et indéniable. Gageons qu’à la mesure de l’intemporalité du texte originel, cet opus est appelé à marquer durablement les esprits.

    /5