Adapté de la nouvelle éponyme de Jean-Hugues Oppel.
La guerre fait rage à Bihac, comme dans tant d’autres villes de l’ex-Yougoslavie. Les factions sont en embuscade, les snipers se défoulent, les civils trinquent. Il n’y en a plus que pour la combine, la débrouille, la survie au jour le jour. Un cul de basse-fosse, sinistre, où sont venus mourir tous les espoirs, avec les troupes impuissantes de l’ONU en guise de fossoyeur. Vaste foutoir.
C’est dans ce paysage dévasté qu’attendent Radko et Alija, embusqués dans les caves d’une ancienne banque. Quand le monde était encore normal, l’un et l’autre travaillaient dans cette banque. Le jour où le bâtiment a été bombardé, puis évacué, eux seuls en ont réchappé. Eux seuls et un camion blindé, demeuré miraculeusement intact en sous-sol. Un camion blindé bourré de titres au porteur, de lingots et de devises diverses.
Depuis, bien sûr, tout le monde a oublié le camion. Pas eux. Alors, comme des rats enterrés, Radko et Alija attendent. Ils attendent le brouillard, qui nemanque jamais d’arriver en cette saison. Le brouillard qui leur permettra enfin de sortir tranquillement de leur cave au volant de leur véhicule blindé, maquillé en ambulance des Nations Unies...
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Soumis le 25/11/2013 par Hoel