Malo et Camille sortent à peine de l’adolescence et décident de faire leurs premières vendanges ensemble, histoire de mettre un peu d’argent de côté. Sur place, le travail ne manque pas et frère et sœur ne mettent pas le même cœur à l’ouvrage. Elle bosse pour deux avec une motivation qu’elle ne se soupçonnait même pas tandis qu’il ronchonne en espérant que ça se termine au plus vite.
Chaleur, fatigue, vin, contremaître sévère, propriétaire sinistre… Tous les éléments sont réunis pour que la tension monte, ce qui ne manque pas d’arriver. Malo s’emporte et disparaît.
Mais qu’il ne soit pas de retour le lendemain, ça, Camille ne peut pas le concevoir. Il ne lui aurait jamais fait ça, pas sans la prévenir. Pour elle, c’est obligé, il s’est passé quelque chose.
Après le succès de son premier roman, Des noeuds d’acier, huis clos efficace rappelant Misery, et avant les nombreux autres titres qu’on lui connaît désormais, à commencer par les très bons Les Larmes noires sur la Terre et Juste après la vague, Sandrine Collette nous proposait en 2014 ce deuxième roman. Elle a d’ailleurs commencé à l’écrire avant la sortie en librairie et la fortune du premier, lauréat du Grand Prix de Littérature policière en 2013, ce qui lui a, dit-elle, évité de trop angoisser durant la phase d’écriture. S’il est toujours rural, on change ici de décor, quittant les montagnes pour les plaines de la Champagne. Le quotidien des vendanges y est bien décrit – ça sent le vécu – et les personnages sont globalement réussis, aussi bien les principaux que les seconds couteaux. Le roman démarre sur les chapeaux de roues avec une atroce scène d’accident de voiture d’anthologie. S’ensuit l’arrivé des deux jeunes au domaine et leur découverte du travail, des autres vendangeurs et des habitués des lieux. C’est ensuite que l’air devient électrique et que la tension commence à monter petit à petit pour ne plus vraiment redescendre avant le final, surprenant, et un épilogue d’une rare noirceur.
Camille a une grande force de caractère, avec sa volonté farouche de tout faire pour retrouver son frère. Octave, le propriétaire des lieux, est mystérieux à souhait et son attirance soudaine pour Camille est immédiatement dérangeante aussi bien pour la jeune fille que pour le lecteur. Malgré la différence d’âge et son physique abîmé, elle éprouve des sentiments contradictoires à son égard et bien difficile de savoir comment tout cela va bien pouvoir se terminer.
Les ingrédients pour un grand roman semblent au rendez-vous. Difficile alors de savoir pourquoi Un vent de cendres a du mal à convaincre. Peut-être parce qu'on peine, malgré leur qualité, à s'attacher aux personnages. Au point d’être le moins abouti des romans de l’auteur ? Chacun se fera son avis.
Évoquant quelque part La Belle et la Bête, Un Vent de cendres est un thriller glaçant auquel il manque un petit quelque chose pour en faire un grand roman. Au vu du texte et de l’écriture, on ne peut que se demander si le nom d’un des chevaux, Moloch, n’est pas un clin d’œil au roman de Thierry Jonquet.
Profitons de ce billet pour signaler la sortie récente, toujours chez Denoël, d’un nouvel opus de Sandrine Collette : Animal.
Malo et Camille sortent à peine de l’adolescence et décident de faire leurs premières vendanges ensemble, histoire de mettre un peu d’argent de côté. Sur place, le travail ne manque pas et frère et sœur ne mettent pas le même cœur à l’ouvrage. Elle bosse pour deux avec une motivation qu’elle ne se soupçonnait même pas tandis qu’il ronchonne en espérant que ça se termine au plus vite.
Chaleur, fatigue, vin, contremaître sévère, propriétaire sinistre… Tous les éléments sont réunis pour que la tension monte, ce qui ne manque pas d’arriver. Malo s’emporte et disparaît.
Mais qu’il ne soit pas de retour le lendemain, ça, Camille ne peut pas le concevoir. Il ne lui aurait jamais fait ça, pas sans la prévenir. Pour elle, c’est obligé, il s’est passé quelque chose.
Après le succès de son premier roman, Des noeuds d’acier, huis clos efficace rappelant Misery, et avant les nombreux autres titres qu’on lui connaît désormais, à commencer par les très bons Les Larmes noires sur la Terre et Juste après la vague, Sandrine Collette nous proposait en 2014 ce deuxième roman. Elle a d’ailleurs commencé à l’écrire avant la sortie en librairie et la fortune du premier, lauréat du Grand Prix de Littérature policière en 2013, ce qui lui a, dit-elle, évité de trop angoisser durant la phase d’écriture. S’il est toujours rural, on change ici de décor, quittant les montagnes pour les plaines de la Champagne. Le quotidien des vendanges y est bien décrit – ça sent le vécu – et les personnages sont globalement réussis, aussi bien les principaux que les seconds couteaux. Le roman démarre sur les chapeaux de roues avec une atroce scène d’accident de voiture d’anthologie. S’ensuit l’arrivé des deux jeunes au domaine et leur découverte du travail, des autres vendangeurs et des habitués des lieux. C’est ensuite que l’air devient électrique et que la tension commence à monter petit à petit pour ne plus vraiment redescendre avant le final, surprenant, et un épilogue d’une rare noirceur.
Camille a une grande force de caractère, avec sa volonté farouche de tout faire pour retrouver son frère. Octave, le propriétaire des lieux, est mystérieux à souhait et son attirance soudaine pour Camille est immédiatement dérangeante aussi bien pour la jeune fille que pour le lecteur. Malgré la différence d’âge et son physique abîmé, elle éprouve des sentiments contradictoires à son égard et bien difficile de savoir comment tout cela va bien pouvoir se terminer.
Les ingrédients pour un grand roman semblent au rendez-vous. Difficile alors de savoir pourquoi Un vent de cendres a du mal à convaincre. Peut-être parce qu'on peine, malgré leur qualité, à s'attacher aux personnages. Au point d’être le moins abouti des romans de l’auteur ? Chacun se fera son avis.
Évoquant quelque part La Belle et la Bête, Un Vent de cendres est un thriller glaçant auquel il manque un petit quelque chose pour en faire un grand roman. Au vu du texte et de l’écriture, on ne peut que se demander si le nom d’un des chevaux, Moloch, n’est pas un clin d’œil au roman de Thierry Jonquet.
Profitons de ce billet pour signaler la sortie récente, toujours chez Denoël, d’un nouvel opus de Sandrine Collette : Animal.