Mais je fais quoi du corps ?

  1. Lire Gay, c'est pas triste

    Fitz, oiseau de nuit, dealer de coke et coureur de jupons invétéré, décide d'inviter sa meilleure amie chez ses parents, qui s'inquiètent de savoir leur fiston tout seul. Alors que tout se présente pour le mieux, il reçoit un message d'un de ses clients VIP, le député Georges Venard. Écourtant sa visite parentale, il se rend d'urgence chez l'élu, croise un type dans l'escalier et trouve porte close. Le lendemain, la une des journaux lui apprend le suicide du politicien, et son propre appartement est cambriolé durant son absence. Le début des ennuis, en somme.

    C'est sans doute avec plaisir que les lecteurs des romans Les talons hauts rapprochent les filles du ciel et Les mannequins ne sont pas des filles modèles retrouveront John-Fitzgerald Dumont – Fitz pour les intimes – le beau gosse noctambule et poissard créé par Olivier Gay. Cette fois-ci, notre dealer préféré se retrouve embarqué malgré lui dans une affaire qui le dépasse. Ayant appris que le cambrioleur avait demandé par téléphone « Mais je fais quoi du corps ? », Fitz comprend que ce n'est pas à ses biens mais bien à sa peau qu'on en veut. Ne pouvant pas trop aller voir la police dans sa situation, ni se cacher éternellement, Fitz décide de trouver qui lui en veut. Épaulé une fois de plus par Deborah et Moussa, ses amis/clients préférés, il va devoir faire preuve de courage et d'obstination pour connaître le fin mot de l'histoire.
    On ne nous dit pas si Olivier Gay, qui semble bien connaître les nuits parisiennes, a été barman dans une autre vie, mais comme dans les précédents opus, il maîtrise les dosages. Son cocktail mêlant suspense, descriptions des microcosmes de la capitale et humour (toujours aussi bon) est très réussi. Il nous sort aussi de son shaker une intrigue bien frappée, dont les révélations finales, très malines, laisseront le lecteur un peu secoué.

    Si vous voulez passer un bon moment de lecture-détente mêlant agréablement suspense et humour, lisez Olivier Gay. Vous verrez, c'est pas triste.

    /5