Vincent a rencontré l'amour de sa vie en Afrique. Rentré en France alors qu'elle est restée là-bas avec un ventre rond, il sombre dans la drogue et la dépression. Il aimerait retourner là-bas mais n'en a ni les moyens ni le courage. Un jour, dans un rade, un convoyeur de fonds au bout du rouleau lui raconte sa vie entre deux verres. Une idée germe dans l'esprit de Vincent, qui a une morale. Un braquage sans aucune violence suivi d'un partage équitable des gains, ce n'est pas une si mauvaise chose, si ? Pour préparer le gros coup, il s'associe à Gaby Rocket, un drôle de zig à la dégaine de Dick Rivers, la moto en moins. Le plan est millimétré mais bien sûr, rien ne va se passer comme prévu...
Apparemment, Wilfrid Lupano et Rodguen ont mis quatre années pour préparer cette bande dessinée plutôt longue (près de 130 pages) mais qu'on dévore très vite. À la lecture de « Ma révérence », on les croit volontiers, et on peut même affirmer que le jeu en valait la chandelle. De la narration (à la première personne et non chronologique) au dessin (angles de vues improbables, planches découpées de manière originale), les deux auteurs sortent des sentiers battus et détournent astucieusement les canons habituels de la BD à papa. On s'attache rapidement à la paire de braqueurs losers au grand cœur. L'intrigue est elle aussi plutôt originale pour une histoire de braquage. Le lecteur la suivra avec plaisir, d'autant qu'elle lui réservera quelques rebondissements de qualité. Le scénariste explique en interview qu'il souhaitait que l'album nous apparaisse comme la vie de Vincent, « un chaos organisé ». Cette manière plutôt osée de nous raconter l'histoire apporte un plus indéniable à l'ouvrage. Les auteurs ajoutent à cela une petite touche « sociale » pas anodine, avec les déboires du convoyeur de fonds ou encore les questionnements philosophiques de Vincent quant à son braquage, qu'il souhaite « humanitaire » (une part des revenus sera reversée aux convoyeurs attaqués, une autre envoyée en Afrique).
Il y a quelques semaines, le jury du festival d'Angoulême attribuait à Wilfrid Lupano et Rodguen le prix « Fauve Polar SNCF » récompensant la meilleure bande dessinée policière. Si d'autres titres méritaient peut-être aussi cette distinction, c'est en tout cas loin d'être un braquage qu'ont réalisé ces deux auteurs prometteurs. Espérons qu'ils ne tirent pas de si tôt leur révérence.
Vincent a rencontré l'amour de sa vie en Afrique. Rentré en France alors qu'elle est restée là-bas avec un ventre rond, il sombre dans la drogue et la dépression. Il aimerait retourner là-bas mais n'en a ni les moyens ni le courage. Un jour, dans un rade, un convoyeur de fonds au bout du rouleau lui raconte sa vie entre deux verres. Une idée germe dans l'esprit de Vincent, qui a une morale. Un braquage sans aucune violence suivi d'un partage équitable des gains, ce n'est pas une si mauvaise chose, si ? Pour préparer le gros coup, il s'associe à Gaby Rocket, un drôle de zig à la dégaine de Dick Rivers, la moto en moins. Le plan est millimétré mais bien sûr, rien ne va se passer comme prévu...
Apparemment, Wilfrid Lupano et Rodguen ont mis quatre années pour préparer cette bande dessinée plutôt longue (près de 130 pages) mais qu'on dévore très vite. À la lecture de « Ma révérence », on les croit volontiers, et on peut même affirmer que le jeu en valait la chandelle. De la narration (à la première personne et non chronologique) au dessin (angles de vues improbables, planches découpées de manière originale), les deux auteurs sortent des sentiers battus et détournent astucieusement les canons habituels de la BD à papa. On s'attache rapidement à la paire de braqueurs losers au grand cœur. L'intrigue est elle aussi plutôt originale pour une histoire de braquage. Le lecteur la suivra avec plaisir, d'autant qu'elle lui réservera quelques rebondissements de qualité. Le scénariste explique en interview qu'il souhaitait que l'album nous apparaisse comme la vie de Vincent, « un chaos organisé ». Cette manière plutôt osée de nous raconter l'histoire apporte un plus indéniable à l'ouvrage. Les auteurs ajoutent à cela une petite touche « sociale » pas anodine, avec les déboires du convoyeur de fonds ou encore les questionnements philosophiques de Vincent quant à son braquage, qu'il souhaite « humanitaire » (une part des revenus sera reversée aux convoyeurs attaqués, une autre envoyée en Afrique).
Il y a quelques semaines, le jury du festival d'Angoulême attribuait à Wilfrid Lupano et Rodguen le prix « Fauve Polar SNCF » récompensant la meilleure bande dessinée policière. Si d'autres titres méritaient peut-être aussi cette distinction, c'est en tout cas loin d'être un braquage qu'ont réalisé ces deux auteurs prometteurs. Espérons qu'ils ne tirent pas de si tôt leur révérence.