Joe est une armoire à glace. On pourrait même dire avec plusieurs glaces tant il a su galvaniser sa carrure par des exercices physiques quotidiens. Ancien Marine, ex-agent du FBI, il travaille désormais pour McCleary, autrefois policier, pour des coups de force. Récemment, c’est le sénateur Votto qui vient de lui demander de retrouver sa jeune fille, retenue prisonnière par des hommes qui abusent d’elle. Sur le papier, rien d’impossible pour Joe. Mais dans les faits, il arrive que l’imprévisible se produise…
Quatre-vingt-trois pages, pas une de plus. Une nouvelle ? Pas vraiment. Plutôt un très court ouvrage. Trop court ? Non. Parce qu’en si peu de mots, Jonathan Ames rend son récit encore plus électrique. Un roman de prime abord assez simpliste : le malabar au passé trouble, la mission périlleuse qui exige en priorité ses muscles, la trahison et le carnage final. Mais l’auteur se joue avec maestria de ces codes. Joe est un personnage bien plus complexe. Il a vécu dans le cauchemar d’un père violent et alcoolique. Il vit désormais avec sa mère qu’il vénère et dont il sait qu’elle ne va pas tarder à sombrer dans une sénilité grandissante. Il a quitté les rangs du FBI après avoir ouvert les portes d’un camion où sont mortes étouffées une trentaine de travailleuses chinoises. Cette expérience traumatisante a même remodelé son rapport aux femmes. Il est désormais un remarquable outil de violence, particulièrement malin et sagace, aussi solitaire que capable de ressentir de puissantes amitiés. Ce livre est également un extraordinaire moment d’action, acéré comme il n’est guère permis, où résonne le fracas des armes contondantes (avec une prédilection pour le marteau) et des corps que l’on abat. Se côtoient dans cet opus des politiciens véreux, des mafieux et des policiers corrompus – qui poussent le vice jusqu’à commettre leurs méfaits habillés de leurs uniformes. Ultime coup de massue : les deux dernières pages, où Joe reconstitue l’historique de cette affaire, avec une haute teneur en abjection.
Un thriller d’une rare densité, noir comme les ténèbres qui hantent autant l’esprit de Joe que celui du commanditaire de l’affaire. Un verre minuscule contenant un alcool d’une exceptionnelle virulence et dont on sent la morsure à chaque étape de son passage, du palais aux tripes.
Joe est une armoire à glace. On pourrait même dire avec plusieurs glaces tant il a su galvaniser sa carrure par des exercices physiques quotidiens. Ancien Marine, ex-agent du FBI, il travaille désormais pour McCleary, autrefois policier, pour des coups de force. Récemment, c’est le sénateur Votto qui vient de lui demander de retrouver sa jeune fille, retenue prisonnière par des hommes qui abusent d’elle. Sur le papier, rien d’impossible pour Joe. Mais dans les faits, il arrive que l’imprévisible se produise…
Quatre-vingt-trois pages, pas une de plus. Une nouvelle ? Pas vraiment. Plutôt un très court ouvrage. Trop court ? Non. Parce qu’en si peu de mots, Jonathan Ames rend son récit encore plus électrique. Un roman de prime abord assez simpliste : le malabar au passé trouble, la mission périlleuse qui exige en priorité ses muscles, la trahison et le carnage final. Mais l’auteur se joue avec maestria de ces codes. Joe est un personnage bien plus complexe. Il a vécu dans le cauchemar d’un père violent et alcoolique. Il vit désormais avec sa mère qu’il vénère et dont il sait qu’elle ne va pas tarder à sombrer dans une sénilité grandissante. Il a quitté les rangs du FBI après avoir ouvert les portes d’un camion où sont mortes étouffées une trentaine de travailleuses chinoises. Cette expérience traumatisante a même remodelé son rapport aux femmes. Il est désormais un remarquable outil de violence, particulièrement malin et sagace, aussi solitaire que capable de ressentir de puissantes amitiés. Ce livre est également un extraordinaire moment d’action, acéré comme il n’est guère permis, où résonne le fracas des armes contondantes (avec une prédilection pour le marteau) et des corps que l’on abat. Se côtoient dans cet opus des politiciens véreux, des mafieux et des policiers corrompus – qui poussent le vice jusqu’à commettre leurs méfaits habillés de leurs uniformes. Ultime coup de massue : les deux dernières pages, où Joe reconstitue l’historique de cette affaire, avec une haute teneur en abjection.
Un thriller d’une rare densité, noir comme les ténèbres qui hantent autant l’esprit de Joe que celui du commanditaire de l’affaire. Un verre minuscule contenant un alcool d’une exceptionnelle virulence et dont on sent la morsure à chaque étape de son passage, du palais aux tripes.