«[...] une auto, couverte d’une couche de poussière qui attestait une longue route, vint stopper en face de la porte de l’embarcadère. Deux hommes en descendirent. C’étaient lord Astor Burydan et son ami Agénor. Tous deux paraissaient en proie à une vive surexcitation.
Lord Burydan traversa les salles en quelques enjambées, se rua sur le quai, et apercevant le chef de gare, il se précipita vers lui.
– Sir, lui dit-il d’une voix pleine d’angoisse, le train de New York est-il parti? [...]
– Vous n’avez pas de chance, répondit-il flegmatiquement, il y a quelques minutes à peine que le train a quitté la gare. Tenez, en regardant bien, on le distingue encore. Il va franchir le signal qui se trouve en tête du pont de l’Estacade.
Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase: une gerbe de flammes livides monta dans le ciel, montrant, pendant l’espace d’un éclair, la ville, les campagnes et le double ruban d’acier de la voie ferrée. Puis une détonation formidable retentit.
Le signal rouge avait disparu, comme éteint par un souffle invisible, et, à la place du pont et du train, il n’y avait plus qu’un grand nuage blanchâtre qui montait en tourbillonnant vers le ciel où resplendissait la pleine lune.»
13e livre de la série Docteur Cornélius
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Soumis le 06/08/2013 par pgrosjean