Iris Baudry est photographe de l'identité judiciaire. Toujours disponible pour son travail, elle s'est enfermée dans une bulle pour oublier. Oublier sa mère, créature froide qui n'a jamais su l'aimer. Oublier son père chéri, tombé malade et décédé beaucoup trop tôt. Oublier Swan surtout, son fils assassiné des années plus tôt. Mais bientôt, elle se retrouve confrontée malgré elle à ce passé qu'elle tentait d'effacer, lorsqu'elle doit retourner dans la ville de son enfance, synonyme de tous ses malheurs. Et retourner dans la maison familiale ne fait pas seulement que rouvrir les plaies, mais ravive aussi de douloureux souvenirs enfouis au plus profond d'elle-même.

Avec Reflex, on retrouve Maud Mayeras, sept ans après Hématome. L'auteur a pris le temps de peaufiner son intrigue, de soigner son écriture, de créer une véritable ambiance suffocante. Et c'est particulièrement réussi. Contrairement à ce qu'annonce la couverture, Reflex n'est pas un thriller, mais plutôt un roman noir, très noir, à ne pas mettre entre toutes les mains. Car Reflex est tel un film sombre et violent. On en admire le scénario, on apprécie les couleurs, le ton, l'atmosphère, la profondeur des personnages, le côté cynique et malsain de l'histoire. Mais on ne peut pas refermer ce livre et dire "j'ai aimé", tant il mêle désespoir et désolation, tant la fin nous laisse abasourdi et atterré, même si on pressent petit à petit ce qu'on va lire dans les dernières pages.
Une chose est sûre, on peut dire que l'attente en valait la peine, car Maud Mayeras a réellement réussi à nous offrir un roman surprenant et bien ficelé, qui ne laisse aucune place à l'espoir et à l'optimisme.