Concerto en lingots d'os

  1. Le crépuscule des vieux

    Durant la terrible canicule de 2003, les corps des vieillards s’accumulent dans les morgues. Luc Mandoline est appelé en renfort pour embaumer des dépouilles. Quand un des cadavres présente des traces évidentes de sévices, il interpelle les autorités. Et quand le légiste est assassiné et qu’un homme taillé comme une bête de foire agresse Luc, il n’en faut pas plus pour mettre celui que l’on surnomme l’Embaumeur sur les dents.

    Troisième opus de la série consacrée à l’Embaumeur, cet ouvrage est signé par Claude Vasseur, à qui l’on doit Balthazar Weppes et Jeu de massacre au château, avec une préface de Jean-Luc Bizien. Le ton est immédiatement reconnaissable, et caractéristique : l’humour y est roi. Parfois désenchanté, très souvent paillard, il éclate à presque chaque page, dans les dialogues comme dans les situations, et permet de passer un excellent moment de relâche. L’intrigue, quoique classique, n’en demeure pas moins bien tissée, et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on se laisse prendre par ce récit échevelé, peuplé de personnages extravagants et d’ennemis sacrément retors. Secondé par son vieux copain Sullivan, Luc Mandoline, à la manière de Gabriel Lecouvreur dans les enquêtes du Poulpe, est un personnage hautement sympathique et que l’on suit avec entrain. C’est même avec un plaisir gamin qu’on le voit se frotter à des individus peu recommandables et se retrouver au centre de situations rocambolesques, comme lorsqu’il déboule au beau milieu d’une clique de patriarches aux mœurs débridées.

    Sans révolutionner le genre, ce roman de Claude Vasseur constitue un très agréable moment de détente, tout en donnant envie de lire d’autres livres de la série.

    /5