La Clinique

(Clinic)

  1. Le fantôme d’Hope Devane

    Le corps du professeur Hope Devane est retrouvé en pleine rue. Trois coups de couteaux ont eu raison de la jeune femme : un dans les reins, un dans le sexe, et un au cœur. L’inspecteur Milo Sturgis s’adjoint l’aide du psychologue Alex Delaware, un ami avec lequel il a souvent travaillé. Les pistes sont fort nombreuses, et les suspects abondent. Mais pour découvrir l’identité de l’assassin, il faudra d’abord appréhender la véritable identité de la victime…

    Onzième ouvrage de la série consacrée à Alex Delaware, cet opus combine tous les éléments qui en ont fait le succès. Jonathan Kellerman dispose d’une plume d’une rare efficacité, et sait décrire avec un talent singulier les personnages et leurs attitudes. Il ne lui faut parfois que peu de mots pour croquer un comportement qui apparaît suspect, une émotion qui affleure, une personnalité qui achoppe, ou encore écrire des dialogues qui font mouche. À n’en pas douter, la spécialisation de psychologue pour enfants de l’auteur joue pour beaucoup dans cette aptitude à saisir puis retranscrire les sentiments des protagonistes. On retrouve avec plaisir Alex Delaware, brillant analyste, et son compère Milo Sturgis, ours mal léché, détesté par sa hiérarchie en raison de son homosexualité et de sa finesse d’esprit.
    Dans cette enquête, les pistes vont se succéder : milieu universitaire, où Hope Devane avait créé un tribunal officieux destiné à juger les étudiants s’étant mal comporté avec les femmes, univers médical, cercles mafieux... Avec une minutie d’horloger, Jonathan Kellerman va faire remonter ses deux enquêteurs vers les sources du mal, l’enfance de la victime, et mettre à nu des connexions effrayantes entre plusieurs personnages. L’ensemble se lit avec avidité, et les rebondissements fourmillent.

    Même pris en cours de route, les ouvrages issus de cette série constituent de véritables pépites. Ni le public ni les critiques ne s’y sont trompés, et Jonathan Kellerman bénéficie d’une rare aura dans le cénacle du roman policier. À titre d’exemple, s’il en fallait encore un, ce livre constitue l’un des meilleurs du genre.

    /5