Des Enfants silencieux

(Silent Children)

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  • 7/10 Hector Woollie était un tueur en série de la pire espèce. Entrepreneur du bâtiment, il enterrait les cadavres de ses proies – toutes étaient des enfants – en profitant des travaux en cours dans les maisons de ses clients. Pour tromper la police, il avait fait croire qu’il s’était noyé et erre désormais sous l’identité d’un vagabond anonyme. Leslie et son fils Ian, les anciens propriétaires du domicile où Woollie venait d’inhumer la dépouille d’une fillette sous une dalle de béton, souhaitent revenir y habiter. Mais il y a des sanctuaires que l’on ne viole pas impunément.

    Auteur à succès de romans fantastiques et d’épouvante, Ramsey Campbell maîtrise indéniablement son récit. Rapidement, le lecteur est plongé dans des ambiances glauques, saturées de ténèbres et de menaces, où plane l’ombre de ce dément de Woollie. Les personnages sont bien croqués, notamment Leslie et Ian, à la fois déchirés et unis. Le suspense croît, le doute s’installe, la paranoïa se met en place, et lentement, les frissons parviennent. Certains lecteurs pourront d’ailleurs trouver des passages trop longs, en particulier quelques dialogues et situations qui ont tendance à s’étirer, tandis que d’autres y verront de remarquables instants où la frayeur peut s’édifier. On aurait probablement aimé que le tueur en série soit plus original ; ce SDF, qui s’est arraché les dents pour se défigurer, a des traits de caractère et des pulsions que l’on a tendance à retrouver un peu trop chez d’autres auteurs et sous d’autres plumes, ce qui est un peu dommage.

    Malgré un monstre qui aurait pu disposer d’une envergure supérieure, ces Enfants silencieux constitue un bon moment d’émotions, spécialement lors qui scènes qui réunissent Woollie, Ian et Charlotte dans le huis clos de cette demeure où se sont déroulées des horreurs.

    10/06/2013 à 20:28 El Marco (3233 votes, 7.2/10 de moyenne)