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6/10 La mission de Canardo : piéger le ministre Burt Boverpick. Son arme : Betty, une prostituée. Filmer leurs ébats sera un moyen parfait de faire tomber l’homme. Mais une subite tempête de neige va compliquer la donne…
Vingt-et-unième ouvrage de la série de bandes dessinées de Sokal consacrée à Canardo, ce Piège de miel réunit les éléments qui caractérisent cette saga. Le plus frappant est évidemment d’user de personnages ayant des têtes d’animaux. Au-delà de cette astuce graphique, le ton est toujours le même : cocasse. Les dialogues font mouche, lorgnant parfois du côté de Michel Audiard, avec de nombreuses trouvailles en la matière, et des réparties désopilantes (les métaphores piscicoles en guise de dialogues codés sont excellentes). Cet humour s’adjoint également d’une touche d’érotisme qui côtoie par moments le graveleux, réservant donc ce type d’ouvrages aux amateurs du genre. Canardo est parfait en antihéros, fumeur et buveur invétéré, certes débonnaire, mais dont les dernières planches prouvent aussi l’humanité sous-jacente. L’histoire est intéressante, s’appuyant, à mot couvert, sur les risques de scission de la Belgique et les heurts entre communautés. La galerie de personnages, notamment les De La Sapinière, bourgeois à la fois coincés et sacrément dévergondés, offre de bons moments de rigolade, et l’on suit l’intrigue jusqu’au bout, même si cette dernière n’offre pas non plus des instants exceptionnels, car au final assez classique.
Voilà une bande dessinée assurément délassante, usant d’un second degré salvateur. Si l’histoire n’est pas forcément très originale ni son traitement palpitant, elle permet néanmoins de passer un bon moment d’une lecture satirique et distrayante, que vient entacher le nombre élevé de fautes qui émaillent les dessins de Sokal.26/01/2014 à 12:06 El Marco (3422 votes, 7.2/10 de moyenne)