« L’inertie d’Oskar ? c’était sa force. Ou davantage sa distinction comme sa douleur. Une incommensurable faculté d’utiliser la pesanteur pour demeurer coi, absent du monde, avare de vie. Gréviste de l’existence. Il avait l’art de cultiver son présent, rebelle au passage de la ligne de partage du temps qui inexorablement l’aurait fait basculer dans le passé. Pas plus que demain ne l’intéressait, Oskar Blomoff était un non-sens en forme de rien. Un cas ! Hormis le faible gonflement de son thorax, siège d’une respiration régulière, hormis le battement de ses cils couvrant son regard qui ne portait pas au-delà du canapé dans lequel il gisait de façon permanente, tout observateur ne pouvait constater que l’immobilité du personnage relevait de la statuaire vivante sous forme de chair morne. Avachi tel un tas. Un tas. Être… tas, être… chose, être…. Etre, qu’on devinait humain cependant ; telle était son ambition, non formulée au demeurant, sa destinée. »
Se vautrer dans un canapé et décider de suivre le cours de son inexistence, tout simplement. Un suicide en pente raide, mais un déclic peut prouver que la motivation peut revenir à tout moment.
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Soumis le 01/05/2024 par El Marco