En attendant le déluge

(Esperando al diluvio)

3 votes

  • 9/10 Des pluies diluviennes, un héros qui se prénomme Noé, ça vous rappelle quelque chose ?
    Dolores Redondo part d’une histoire vraie de tueur en série ayant sévi fin des 70’s en Ecosse, dont on ne sait pas grand-chose hormis qu’il a commis des meurtres de jeunes filles, qu’il n’a jamais été identifié ou arrêté.
    A partir de là, le reste est fiction ou une proposition de ce qui aurait pu être. Une idée de départ originale superbement traitée. On quitte rapidement Glasgow pour se retrouver sur un terrain plus familier de l’auteur, le pays basque espagnol, la ville de Bilbao.
    Le tueur est connu dès le début mais l’avancement du récit nous fait entrer dans sa psychologie complexe. Les personnages sont denses, attachants, particuliers. Tout le déroulement du récit est si proche de ce qui aurait pu être… d’ailleurs une partie est réelle, le déluge touchant Bilbao en 1983 mais la fiction a l’avantage de nous offrir des explications sur l’ensemble des évènements et du moment où l’auteur met en exergue ses petits arrangements avec l’Histoire avec un grand H, on accepte avec grand plaisir sa vision du personnage de Bible John.
    Une enquête passionnante, des personnages fouillés, une idylle naissante pour rendre les personnages plus humains, un chien, un décor envoutant avec la ville portuaire de Bilbao, une ambiance avec les fêtes de l’Aste Nagusia… Ce roman assemble avec succès toutes les attentes qu’on a d’un roman noir et d’une lecture agréable.

    30/09/2024 à 14:12 Alice (316 votes, 7.5/10 de moyenne) 4

  • 8/10 Dolores Redondo fait partie des auteures que j'ai découverte en vacances, en lisant sa série du Batzan dans la campagne basque. Depuis la fin de cette série elle a ouvert son univers en nous emmenant aux Etats-Unis ou cette fois-ci en Ecosse, mais toujours avec un lien avec son Espagne (Bilbao en l'occurrence).

    Elle innove encore cette fois en faisant débuter son dernier roman dans un fait divers historique puis en nous contant une chasse à l'homme. sans vous spoiler, vous comprendrez que ce roman n'est pas une enquête mais la narration d'une poursuite patiente et acharnée d'un policier. 

    Ce roman est magistralement écrit puisque les 600 pages tiennent essentiellement dans la détermination de ce policier dans cette affaire au point d'y laisser la santé. Mais peut-être est-ce aussi pour lui le commencement d'une nouvelle vie ?

    Malgré le peu de moment d'actions, ce n'est ni long, ni trainant, ni répétitif. On suit cette aventure à suspense avec un grand intérêt, et tout comme le héros, on découvre une ville avec ses festivités.

    Que l'action se déroule dans les années 80 est également un grand dépaysement très jouissif pour un lecteur de roman policier : peu de techniques forensiques, pas de téléphone mobile pour se contacter immédiatement, et un pays encore en proie aux années de dictature.

    Et puis cette pluie, et l'eau en général, est un élément déterminant dans cette histoire. C'est également un élément central dans l'œuvre de Dolores Rendondo.... il serait intéressant de savoir pourquoi ? 

    Un très grand roman, à lire impérativement.

    13/09/2024 à 16:59 QuoiLire (361 votes, 6.7/10 de moyenne) 4

  • 8/10 Dolores Redondo sur les traces de Créance de Sang. Si dans les 2 romans le personnage principal est en sursis pour cause de pathologie cardiaques l'autrice Basque, contrairement à son confrère américain, part elle de fais divers existants. Ceux signés par Bible John, l'un des plus célèbres tueurs en série écossais, dont l'identité reste encore aujourd'hui un mystère. Redondo imagine donc ce flic obsédé par Bible John et qui est victime d'une crise cardiaque au moment où il l'arrête. Le tueur en profite pour disparaitre et l'histoire va se poursuivre à Bilbao.
    Un livre assez dense qui ne t'embarque pas aussi facilement que ça (et surtout en comparaison de ses romans précédents), touchant, avec une atmosphère singulière dans laquelle une histoire d'amour apporte un peu de lumière.
    Une chose est certaine, c'est un élément récurrent de son œuvre, Dolores Redondo aime la pluie.

    04/09/2024 à 12:06 Fab (870 votes, 8/10 de moyenne) 6