Voici un livre des plus étranges.
Il est d’un auteur anglais, William Hope Hodgson, qui mourut trop jeune — tué sur le front en avril 1918 —, pour avoir pu donner toute sa mesure. Mais si son œuvre est courte, elle témoigne d’une rare originalité.
Dès que l’on parle de littérature de la mer, les premiers noms qui viennent à l’esprit sont ceux de Joseph Conrad et d’Herman Melville. Pour eux, la mer n’est pas le décor d’une aventure plus ou moins tumultueuse, mais celui d’une tragédie. La mer est un destin. Mais ce sont les hommes qui jouent les rôles principaux et sont vaincus par leur propre fatalité.
Pour W. H. Hodgson, c’est la mer elle-même qui est fatale. Elle est une force monstrueuse qui s’empare des corps et des âmes et les métamorphose à son gré. Elle dispose de tout un arsenal fantastique de faux-semblants, et recèle une faune et une flore qui ne pardonnent jamais aux navires perdus. Si l’on y échappe, c’est toujours à l’extrême limite et dans des conditions terribles.
Dans ce texte règnent la terreur et le délire. Et c’est avec un art admirable des détails insignifiants, une manière imperceptible de graduer l’effroi, que William H. Hodgson fait venir l’épouvante.
Il ne semble pas encore y avoir de sujet sur cet ouvrage sur le forum... Cliquez ici pour en créer un !
Soumis le 14/01/2024 par pgrosjean