Trois ans après les événements qui ont secoué Dartmoor, de vieux fantômes réapparaissent. La silhouette effrayante d’un chien monstrueux, un voleur qui file entre les doigts de la police après sa sortie de prison, un couple en proie à la panique… Seuls Sherlock Holmes et son fidèle ami le docteur Watson peuvent démêler cette énigme, aussi bourbeuse que les paysages de cette sinistre lande.
Le scénariste Philippe Chanoinat et l’illustrateur Frédéric Marniquet ressuscitent l’un des plus grands limiers de l’histoire littéraire à l’occasion de cette bande dessinée. Reprenant l’intrigue du Chien des Baskerville écrite par Arthur Conan Doyle – un résumé est d’ailleurs proposé en début d’ouvrage afin de resituer l’histoire, cet opus rend hommage aux personnages créés environ cent-dix ans plus tôt. On retrouve les excentricités de Sherlock Holmes, son don pour les observations, les analyses et les déductions. Par ailleurs, les lieux sont bien rendus, et le scénario tient plutôt la route, jouant à la fois sur l’originalité et l’héritage dont il est issu.
Cependant, des écueils subsistent. En « osant » reprendre l’œuvre d’Arthur Conan Doyle, il fallait réaliser une bande dessinée forte, puissante, marquante. C’est raté. Les dessins de Frédéric Marniquet manquent cruellement d’expressivité et l’esthétique paraît très datée, tant du point de vue des couleurs que du graphisme. Les scènes croquées sont trop souvent banales esthétiquement, et tous les décors finissent par se ressembler. Quant aux scènes de tension, d’action ou celles où surgit la bête, elles ne provoquent pas de frissons ni de fièvre. Les attaques du molosse sont aussi impressionnantes qu’un pet de hamster. En outre, l’intrigue aurait certainement mérité un meilleur dosage de la part de Philippe Chanoinat : elle semble de prime abord basique, au point de décevoir, reprenant des éléments éculés et rassemblés comme dans un puzzle maladroit. Et quand l’élucidation apparaît, c’est une véritable cascade qui noie le lecteur, au point de rendre ces éclaircissements trop brutaux. Le scénario aurait également pu être plus incisif, pour se mettre à la hauteur des écrits d’Arthur Conan Doyle. Tout paraît un peu trop plat, sage, voire quelconque.
L’idée de renouer avec Le Chien des Baskerville était osée. Pour réussir cette gageure, il fallait à la fois de l’énergie et de l’inventivité, ce qui n’est pas le cas ici. L’hommage rendu et les allusions aux livres d’Arthur Conan Doyle prouvent que Philippe Chanoinat et Frédéric Marniquet maîtrisent leur sujet et l’univers de l’écrivain, mais ce Retour à Baskerville Hall demeure bancal et bien faible. La décence voudrait parfois que l’on n’exhume pas les morts, ou alors que les fossoyeurs aient la correction de ne pas dégrader le corps du défunt à cette occasion.
Trois ans après les événements qui ont secoué Dartmoor, de vieux fantômes réapparaissent. La silhouette effrayante d’un chien monstrueux, un voleur qui file entre les doigts de la police après sa sortie de prison, un couple en proie à la panique… Seuls Sherlock Holmes et son fidèle ami le docteur Watson peuvent démêler cette énigme, aussi bourbeuse que les paysages de cette sinistre lande.
Le scénariste Philippe Chanoinat et l’illustrateur Frédéric Marniquet ressuscitent l’un des plus grands limiers de l’histoire littéraire à l’occasion de cette bande dessinée. Reprenant l’intrigue du Chien des Baskerville écrite par Arthur Conan Doyle – un résumé est d’ailleurs proposé en début d’ouvrage afin de resituer l’histoire, cet opus rend hommage aux personnages créés environ cent-dix ans plus tôt. On retrouve les excentricités de Sherlock Holmes, son don pour les observations, les analyses et les déductions. Par ailleurs, les lieux sont bien rendus, et le scénario tient plutôt la route, jouant à la fois sur l’originalité et l’héritage dont il est issu.
Cependant, des écueils subsistent. En « osant » reprendre l’œuvre d’Arthur Conan Doyle, il fallait réaliser une bande dessinée forte, puissante, marquante. C’est raté. Les dessins de Frédéric Marniquet manquent cruellement d’expressivité et l’esthétique paraît très datée, tant du point de vue des couleurs que du graphisme. Les scènes croquées sont trop souvent banales esthétiquement, et tous les décors finissent par se ressembler. Quant aux scènes de tension, d’action ou celles où surgit la bête, elles ne provoquent pas de frissons ni de fièvre. Les attaques du molosse sont aussi impressionnantes qu’un pet de hamster. En outre, l’intrigue aurait certainement mérité un meilleur dosage de la part de Philippe Chanoinat : elle semble de prime abord basique, au point de décevoir, reprenant des éléments éculés et rassemblés comme dans un puzzle maladroit. Et quand l’élucidation apparaît, c’est une véritable cascade qui noie le lecteur, au point de rendre ces éclaircissements trop brutaux. Le scénario aurait également pu être plus incisif, pour se mettre à la hauteur des écrits d’Arthur Conan Doyle. Tout paraît un peu trop plat, sage, voire quelconque.
L’idée de renouer avec Le Chien des Baskerville était osée. Pour réussir cette gageure, il fallait à la fois de l’énergie et de l’inventivité, ce qui n’est pas le cas ici. L’hommage rendu et les allusions aux livres d’Arthur Conan Doyle prouvent que Philippe Chanoinat et Frédéric Marniquet maîtrisent leur sujet et l’univers de l’écrivain, mais ce Retour à Baskerville Hall demeure bancal et bien faible. La décence voudrait parfois que l’on n’exhume pas les morts, ou alors que les fossoyeurs aient la correction de ne pas dégrader le corps du défunt à cette occasion.