L'Ombre du prédateur

  1. « Mamie Madeleine »

    A peine arrivée à Lambecq, un petit village de l’Indre, la famille Vairelles vit une épouvantable tragédie : Guillaume, le fils aîné, est retrouvé mutilé et crucifié sur une plateforme au milieu du lac, et Betty, sa sœur, a disparu. La capitaine de police Agnès Demare est missionnée pour résoudre cette affaire, flanquée de l’influenceuse Jade Arroyer, chargée de mettre en valeur les métiers et l’image des forces publiques. Dans le même temps, Alain Bernet, surnommé « La Demoiselle », n’a pas fini son œuvre de malveillance.

    Après Sur un arbre perché, Gérard Saryan nous revient avec ce thriller très nerveux. L’écriture est sèche et efficace, les chapitres courts et percutants, et l’ensemble s’avère particulièrement fluide. Le lecteur découvre ici Agnès Demare, à la vie personnelle toujours mouvementée, en rémission d’un cancer et douée d’un sacré caractère, tandis que le binôme inattendu qu’elle forme avec cette activiste des réseaux sociaux fonctionne vraiment bien. L’histoire est loin d’être aussi simple qu’elle peut sembler l’être, et l’écrivain prend un malin plaisir à multiplier les fausses pistes, les rebondissements et les surprises de haute volée. Au programme : des amours contrariées, un enlèvement survenu huit années plus tôt, la piste d’un loup, un exterminateur singulièrement doué pour les déguisements, un séide de ce dernier à l’identité imprévisible, etc. Indéniablement, Gérard Saryan nous régale et propose un véritable festin de tensions. Dans le même temps, il se permet diverses références fort habiles à son précédent ouvrage et maintient le suspense autour de ce personnage marquant qu’est « La Demoiselle », et les dernières lignes laissent penser que les prochains livres tourneront autour de cet individu diabolique.

    Un thriller réussi et prenant, maîtrisé d’un bout à l’autre, et suffisamment complexe pour tenir éveillé durant de longs instants nocturnes.

    /5