Le voyageur du passé

  1. Vengeance d’outre-tombe

    Au mois de novembre 1955, un homme apparait sur le trottoir, à la sortie d’un théâtre, complètement hébété, et finit tué par une rame du métro. Cette mort pourrait sembler purement accidentelle si certains éléments ne venaient éveiller la curiosité, comme son accoutrement, très daté, ainsi que divers effets retrouvés sur son cadavre, dont une lettre adressée à son nom et datée de 1905. Cet inconnu aurait-il voyagé dans le temps ? Situation pour le moins étrange pour l’inspecteur Hurst et son ami le docteur Twist, qui n’est que le préambule à bien d’autres mystères…

    Dernier ouvrage en date issue de la série consacrée aux enquêtes du docteur Twist, ce Voyageur du passé séduit immédiatement, et c’est toujours avec un indéfectible plaisir que l’on retrouve l’univers de Paul Halter : une langue délicieusement surannée, élégante et prenante, des ambiances à la Agatha Christie croquées avec un talent rare, et une intrigue jouissive. Le lecteur a de nouveau droit à une énigme en chambre close, même si celle-ci n’est indubitablement pas la meilleure de l’auteur, mais Paul Halter la compense sans mal avec de nouvelles trouvailles scénaristiques, à travers une sombre histoire de représailles, étalée sur plusieurs décennies, et qui, magie littéraire propre à l’écrivain, parvient toujours à surprendre et renouveler le genre.

    Rares sont les auteurs à être aussi constants dans la qualité de leurs productions et, paradoxalement, originaux dans la construction d’ouvrages ayant pourtant tant de points communs. Assurément, ce nouvel opus de Paul Halter est une véritable réussite, autant au niveau de l’histoire que de sa narration, et qui offre une relecture tonitruante de l’adage qui veut que la vengeance est un plat qui se mange froid.

    /5