Seules dans la nuit

  1. Alicia, une enfant, ainsi que sa mère sont kidnappées par des hommes au beau milieu de la nuit et emmenées de force dans une camionnette. Grâce à un subterfuge, Alicia parvient à s’enfuir et se terre dans une station-service. Carole, une jeune fille qui pensait pouvoir profiter de ce week-end sans ses parents, découvre la fugitive, mais ignore encore que les criminels ne comptent pas laisser s’échapper ainsi leur proie…

    Brigitte Aubert et Gisèle Cavali signent dans la collection Heure noire chez Rageot un nouvel opus destiné à la jeunesse après Panique aux urgences. Très court, sans le moindre temps mort, le récit exploite avec brio le thème de la fuite. Le vocabulaire est simple sans jamais être simpliste, les situations décrites avec intelligence, et les lecteurs trouveront sans peine chez Carole et Alicia des personnages auxquels s’attacher et s’identifier. Les épisodes s’enchaînent avec efficacité, et l’on ne voit pas passer le temps aux côtés des deux fuyardes. L’humour est également bien présent, et de nombreuses réflexions d’Alicia prêtent à sourire.
    Cependant, l’intrigue n’est pas en soi inoubliable. Lorsque l’on apprend les raisons de la poursuite menée par les gangsters, il n’y a aucun choc : le sujet est classique, voire trop, et son traitement, ou plus exactement sa mise en valeur, n’en apparaît que d’autant plus faible. Il y avait peut-être à ce niveau quelque chose à creuser afin de rendre le roman encore plus palpitant.

    Néanmoins, ne perdons pas de vue que le titre s’adresse à de jeunes lecteurs. À défaut de proposer une histoire singulière, Brigitte Aubert et Gisèle Cavali livrent un ouvrage vif et enthousiasmant, où, en définitive, le scénario n’est qu’un prétexte pour déployer une narration énergique et pleine de suspense, qui ravira à coup sûr le lectorat visé.

    /5