Geronimo et moi

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  • 5/10 Un peu déçu tout d'abord car le titre, la couverture et le résumé sont trompeurs. Geronimo n'apparait qu'à la page 254, sur 355. Alors qu'il semblait devoir être un personnage principal, sa présence est presque marginale. L'essentiel de l'histoire est centré sur l'enquête menée par une jeune fille, Francine, arrachée à son Aubrac natal. Envoyée à Paris chez un bougnat, elle devient féministe, anarchiste et révolutionnaire au contact de Louise Michel et des Communards. Prise malgré elle dans un réseau de prostitution, parvenant à s'en extraire, elle cherche à savoir ce que deviennent les filles qui disparaissent. Le cours de l'histoire, la déroute de la Commune de Paris l'oblige à fuir vers les États-Unis alors qu'elle était sur le point d'identifier l'homme à la tête du réseau de prostitution. L'histoire aurait pu être palpitante, mais le ton et le vocabulaire adopté par l'auteur qui se veulent d'époque, du XIXe, donnent un côté naïf à des évènements pourtant sordides. Le choix de raconter alternativement la vie de Francine à Paris, puis après sa fuite aux États-Unis laisse une impression de superficiel, alors que plusieurs chapitres méritaient d'être développés. C'est dommage car l'ensemble est intéressant et le sujet principal grave (alors que les aventures américaines n'apportent rien sinon un brin d'exotisme qui sonne creux). Il s'agit déjà de la traite d'êtres humains, de maison d'abattage et du sort des prostituées trop rebelles, trop vieilles ou pas assez jolies pour exercer dans les maisons pour riches clients. Sur les mêmes thèmes et à la même époque, les bouquins de Vautrin (Le cri du peuple) et les adaptations en bd de Tardi, de Gwenaël Bulteau ou d'Hervé Le Corre sont bien plus efficaces.

    25/01/2024 à 14:22 Surcouf (366 votes, 7.2/10 de moyenne) 1