À la Résidence, Pierre officie en tant que vigile. Il a des collègues, un chef nommé Lherbier, et une vie assez monotone. Plus exactement, sa vie professionnelle se montre lassante. Entre la surveillance d’un immeuble peuplé de gens qui ne lui adressent pas la parole, les cambriolages que son équipe de gardiens commet parfois elle-même et les petits trafics des caves, Pierre a envie de gagner de l’argent. Peu importe les moyens.
Unique roman d’Alexis Nolent, par ailleurs scénariste de bandes dessinées sous le pseudonyme de Matz, ce livre était sorti en 1993 sous le titre Résidence surveillée, et est publié aujourd’hui dans une version entièrement revue par l’auteur. Ce récit particulièrement singulier l’est à plusieurs titres. Le style d’Alexis Nolent est épuré, sans louvoiement ni description psychologique ou géographique. Les chapitres sont très courts, présentés de manière aérée, si bien que l’on dévore le livre très rapidement. Par ailleurs, l’écrivain se refuse tout jugement : les personnages sont seulement décrits dans leurs mouvements et paroles, et cette sobriété alliée à la concision de l’ouvrage donne parfois une impression de manque, voire de vacuité. Néanmoins, l’intérêt et l’objectif de l’auteur sont ailleurs : il décrit des existences sans passer par le filtre de l’explicatif, tel un zoologue examinant scientifiquement ses sujets.
Au fil des pages, on observe les divers personnages, sans empathie ni dégoût, dans leurs errements, leurs appétences de vie ou leurs troubles. Il est d’ailleurs très difficile de savoir comment le récit va s’achever, et ce jusque dans les dernières pages. On se doute qu’une trame aussi noire ne peut déboucher que sur la mort, mais sans en connaître par avance les dispositions. Et le roman s’achève pourtant à la manière dont il avait commencé : de manière simple, froide et glaçante.
Alexis Nolent a trouvé un ton étonnant pour écrire son ouvrage : de manière naturaliste. C’est presque la description d’un fait divers et de ses origines que le lecteur aura sous les yeux. Au final, une écriture qui fait écho à une histoire dépouillée. L’auteur fait assurément partie de ceux dont on aimerait beaucoup lire d’autres productions.
À la Résidence, Pierre officie en tant que vigile. Il a des collègues, un chef nommé Lherbier, et une vie assez monotone. Plus exactement, sa vie professionnelle se montre lassante. Entre la surveillance d’un immeuble peuplé de gens qui ne lui adressent pas la parole, les cambriolages que son équipe de gardiens commet parfois elle-même et les petits trafics des caves, Pierre a envie de gagner de l’argent. Peu importe les moyens.
Unique roman d’Alexis Nolent, par ailleurs scénariste de bandes dessinées sous le pseudonyme de Matz, ce livre était sorti en 1993 sous le titre Résidence surveillée, et est publié aujourd’hui dans une version entièrement revue par l’auteur. Ce récit particulièrement singulier l’est à plusieurs titres. Le style d’Alexis Nolent est épuré, sans louvoiement ni description psychologique ou géographique. Les chapitres sont très courts, présentés de manière aérée, si bien que l’on dévore le livre très rapidement. Par ailleurs, l’écrivain se refuse tout jugement : les personnages sont seulement décrits dans leurs mouvements et paroles, et cette sobriété alliée à la concision de l’ouvrage donne parfois une impression de manque, voire de vacuité. Néanmoins, l’intérêt et l’objectif de l’auteur sont ailleurs : il décrit des existences sans passer par le filtre de l’explicatif, tel un zoologue examinant scientifiquement ses sujets.
Au fil des pages, on observe les divers personnages, sans empathie ni dégoût, dans leurs errements, leurs appétences de vie ou leurs troubles. Il est d’ailleurs très difficile de savoir comment le récit va s’achever, et ce jusque dans les dernières pages. On se doute qu’une trame aussi noire ne peut déboucher que sur la mort, mais sans en connaître par avance les dispositions. Et le roman s’achève pourtant à la manière dont il avait commencé : de manière simple, froide et glaçante.
Alexis Nolent a trouvé un ton étonnant pour écrire son ouvrage : de manière naturaliste. C’est presque la description d’un fait divers et de ses origines que le lecteur aura sous les yeux. Au final, une écriture qui fait écho à une histoire dépouillée. L’auteur fait assurément partie de ceux dont on aimerait beaucoup lire d’autres productions.