Mauvais sangs

  1. Un criminel s’apprêtant à subir une intervention chirurgicale pour recouvrer son visage. Une amitié puissante entre deux acteurs de théâtre. Des touristes véhiculés en car en vadrouille sur la côte. Un avocat qui s’évertue à libérer un assassin, malgré ses convictions personnelles… En tout, six nouvelles. Des récits en apparence simples mais dont la chute réserve bien des surprises.

    Sarah Cohen-Scali est l’une des plumes les plus appréciées par les jeunes lecteurs amateurs de noirceur. Elle s’était déjà notamment illustrée dans le domaine des nouvelles, avec Mauvais délires, mais a également signé des romans très sombres comme Vue sur crime. Ce Mauvais sangs est une illustration de son talent. L’écriture est dense et sèche, et chaque histoire commence de manière très anodine, au point où l’on peut parfois se demander comment l’écrivaine va bien pouvoir y insuffler ses propres ténèbres. Et pourtant, le drame arrive. Toute l’intrigue bascule, parfois en quelques mots, et le final explose comme une déflagration. Des vengeances barbares, des justices accomplies de manière inattendue, une affection qui s’épanouit de façon tragique… Sarah Cohen-Scali parvient à surprendre et saisir le lecteur aux tripes.

    Un peu moins de cent pages, avec une écriture aérée. Le calcul est rapide : la lecture le sera tout autant, aussi véloce que le sont les chutes des nouvelles. Un tour de force littéraire qui magnifie ce recueil devenu un classique de la littérature jeunesse.

    /5