Pourtant, j'aurais dû voir venir le truc.
Il y a des jours comme ça où tout se nuance de mélancolie. Même les nuages revêtent une teinte particulière. Celle que j'appelle le noir clarinette. Cette obscurité mate et veloutée. Quelque chose d'accablant et d'infiniment doux à la fois.
Ce printemps-là, il flottait sans interruption sur la ville. Un temps où il aurait mieux valu rester chez soi, à se laisser bercer par le temps usé de la pluie. Mais il y a eu le cadavre de cet obscur musicien retrouvé dans le coffre d'une voiture. Et je me suis retrouvé englué dans un drôle de bourbier, à patauger sur la piste d'une ancienne actrice de porno sauvagement assassinée, d'un mystérieux réseau de prostitution, d'une valise bourrée de drogue et d'un tandem de tueurs sadiques. Ça faisait beaucoup pour un seul homme !
Et puis, comme si tout ne suffisait pas, Flo est revenue faire trois petits tours dans mon existence. À partir de là, j'ai perdu le fil...Mais j'imagine que ce temps sinistre a aussi joué son rôle dans toute cette affaire. Les choses auraient sans doute été différentes si j'avais retrouvé Flo en plein été, avec un soleil étincelant, propre à vous déciller les prunelles. Pour ma part, je sais que l'image que je conserverai d'elle sera celle de son visage sous la pluie, au moment où elle disparaissait dans la bruine, comme derrière un rideau de scène...
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Soumis le 29/11/2011 par Hoel