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1/10 « Avec « Les yeux de Lira », le duo Eva Joly-Judith Perrignon s’attaque au polar avec jubilation et plonge le lecteur dans une véritable course-poursuite, sans retour possible ».
C’est faux, et fort heureusement ! Le lecteur a un « retour possible », une carte stop, il peut tout simplement refermer ce bouquin avant de s’être par trop ennuyé à le lire jusqu’au bout, et l’emmener directement vers sa destination naturelle, un centre de recyclage : on est écolo, ou pas, fichtre ! Il peut aller aussi jusqu’à ne pas l’acheter, acte encore plus citoyen, ce qui lui évitera le déplacement vers les bennes.
Qui a vraiment écrit ce navet, Mystère. Quoique. La recette est on ne peu plus simple, en fait : l’une a bricolé un vague thriller politico-financier, glissé quelques anecdotes tirées de son ancien métier, et l’autre a mis en forme.
Disons le tout de suite, le travail de mise en forme est honnête. Pas transcendant, mais honnête. Quelques fautes de style, mais on a vu bien pire. C’est le fond qui pose problème dans ce livre : une fois qu’on a dit, redit, rabâché, que les riches étaient pourris, que le parquet l’était également (Eva Joly, ancien juge d’instruction hait et méprise à la fois les procureurs et plus généralement l’intégralité de son ancienne hiérarchie) et qu’on a truffé le récit de ficelles financières faciles et connues même du paysan du Rouergue, on fait quoi ? Comme il faut tenir 317 pages (pour vendre un navet 19,80€, il faut tout de même ça) on reprend depuis le début, on invente quelques nouveaux personnages, et on touille à nouveau.
Le livre a néanmoins un mérite ; il nous renseigne utilement sur la dose de bile rentrée d’Eva Joly ; sa haine transparait presque à chaque page. Haine de quoi ? Mais de tout ce qui réussit, simplement. Qu’elle se consacre aux tribunes, sa nouvelle passion, mais pitié ! Qu’elle ne se mêle plus d’écrire ! C’est d’autant plus injuste d’ailleurs que les éditions Les arènes auraient pu se laisser tenter par un auteur inconnu mais prometteur au lieu de se dire qu’avec les présidentielles en vue, un truc labellisé Eva Joly avait des chances de se vendre.
Tout le livre tient dans cet échange verbal, un bien dans l’air du temps, un bien courageux et qui fera à n’en pas douter progresser le monde :
- " Et pendant que vous y êtes, signez la commission rogatoire ! Au moins, vous saurez pourquoi vous vous faites engueuler, tente encore Félix.
- On va trouver quoi ? des entourloupes de milliardaires mais rien sur ce qui s’est passé. Les riches aussi se noient !
- Mais seuls les pauvres ne savent pas nager !"
C’est beau, hein? Ah c’est sûr, le monde est mal fait, que voulez-vous c’est ainsi depuis la nuit des temps, et ce ne sont pas les larmes faciles d’Eva Joly qui le fera avancer dans le bon sens.
On peut comparer cet « ouvrage » aux deux premiers Sulitzer, « Money » et « Cash » .Même veine, sauf que ces deux-là réservaient au moins leurs moments d’humour. Ici, même pas. Ils étaient aussi empreints d’un certain optimisme. Ici, behh…25/11/2011 à 16:26 NoirPolars (18 votes, 7.7/10 de moyenne) 1