Le Serpent de feu

  1. Dangereuse momie ?

    Les deux détectives Trelawney et Singleton enquêtent sur une disparition bien étrange : le corps d’un homme momifié a quitté le lieu où il reposait, au grand dam des deux thanatopracteurs. Encore plus bizarre est le lien qui est rapidement fait entre ce cadavre et le meurtre d’un politicien engagé contre les ligues fascistes. Un mort peut-il être le criminel, comme l’atteste un témoin qui semble digne de foi ?

    Quatrième ouvrage de la série consacrée à ces détectives de l’étrange après Le Fantôme de Baker Street, Les portes du sommeil et Le Diable du Crystal Palace, cet ouvrage réunit tous les ingrédients qui ont fait le succès de cette saga. L’ambiance est rapidement plantée, les us et coutumes de cette période délicieusement reconstitués, et les deux protagonistes sont très attachants. Le lecteur plonge rapidement dans une intrigue de prime abord insoluble : comment un défunt pourrait-il se montrer si vivant ? Et c’est un des nombreux talents de Fabrice Bourland : l’auteur est capable, avec habileté et sans tomber dans les poncifs du genre, de rendre crédible une atmosphère fantastique, à tous les sens du terme d’ailleurs. Les rebondissements sont nombreux et ingénieux, avec une enquête qui mène vers les milieux du cinéma, du spiritisme et de la politique. Le scénario est adroit, et la résolution osée et efficace. Certains passages, notamment vers la fin, sont mémorables, et unissent avec un brio indéniable les genres fantastique et policier.

    Voilà encore un opus signé Fabrice Bourland qui mérite amplement le détour : histoire audacieuse, reconstitution historique érudite sans devenir bavarde ou ostentatoire, et dénouement remarquable. On en vient même à se demander s’il ne s’agit pas là de son meilleur ouvrage à ce jour.

    /5