Les voleurs de têtes

  1. L’art de prendre la tête

    Billie Bird. Collégienne à Paris. Un look bariolé, un frère appelé Séraphin. En apparence, une existence banale. Sauf que son père est un cambrioleur de haute voltige, habitué aux grandes œuvres d’art, et ne volant ces dernières qu’à des individus que la morale réprouve. Billie Bird apprend qu’il vient d’être enlevé. La rançon ? Récupérer les têtes d’une fontaine issue du Palais d’été et symbolisant des signes zodiacaux chinois. Et la voilà partie sur les routes, à bord de son destrier mécanique préféré, un combi Volkswagen surnommé Vagabonde.

    Rageot inaugure une nouvelle série de thrillers destinés à la jeunesse, dont les trois premiers livres sont Décollage immédiat de Fabien Clavel, Spiral de Paul Halter et cet ouvrage. D’entrée de jeu, le ton est donné : c’est vif, espiègle, et très rythmé. Billie est une jeune fille malicieuse, intelligente et déterminée, à laquelle les lecteurs n’auront aucun mal à s’identifier. Elle sera aidée dans sa tâche par son frère, une adorable tête à claques, ainsi que par Octave, un étudiant qui louait l’un des appartements possédé par son père. L’écriture est directe, sans le moindre temps mort, et l’on se retrouve rapidement embarqué sur les routes aux côtés de ce trio de voleurs pas si amateurs que cela. L’humour est omniprésent, dans les répliques comme dans les situations, et de nombreuses scènes sont vraiment cocasses, comme par exemple les circonstances dans lesquelles la première tête est récupérée. Hervé Jubert connaît son public, sait de quelle manière il peut capter son attention, et surtout ne plus jamais la lâcher. Les chapitres sont courts, l’auteur va à l’essentiel, et l’opus se termine à une grande vitesse sans que l’on ait vu le temps passer. Quelques passages sont un peu tirés par les cheveux et certains ressorts apparaissent faciles, mais il serait difficile pour les jeunes lecteurs de bouder leur plaisir eu égard à l’efficacité de ce tome.

    L’ouvrage se termine sur une phrase qui appelle une suite. Ce sera chose faite en juin 2012 avec Le Gang du serpent, deuxième roman de la trilogie composée par Hervé Jubert. Espérons qu’il sera à la hauteur de celui-ci : parfois téléphoné certes, mais bien nerveux et enjoué, s’approchant plus du livre d’aventures que du récit policier.

    /5