Alexandre Petit, 37 ans, vit toujours chez sa mère. Il travaille dans les sondages et fait partie de l'équipe des bénévoles des Restos du Cœur de Lyon. Il a une passion pour les jeux en général (rami, jeux en ligne, Questions pour un champion...) et mène une vie des plus ordinaires. Connu pour être solitaire, il s'est récemment lié d'amitié avec Elsa, 19 ans, qui travaille elle aussi à la Sofres. Après une soirée festive entre collègues, il raccompagne la jeune femme chez elle et monte boire le thé. Le lendemain, elle est retrouvée sans vie dans sa baignoire. Alexandre, qui se sait être la dernière personne à l'avoir vu vivante, estime être le suspect idéal. La paranoïa s'installe rapidement. De peur d'être confronté à la police, il décide de fuir, de tout quitter. Mais aussi de retrouver l'assassin d'Elsa et de la venger.
Ce qui retient d'abord l'attention du lecteur, c'est la forme utilisée par François Beaune pour nous faire vivre les évènements. C'est à travers un carnet rédigé par Alexandre Petit que l'on suit la progression de l'histoire, le tout étant entrecoupé d'articles de journaux et de lettres de sa mère. Le style de l'auteur, ou tout du moins celui qu'il prête à son personnage, rend la lecture assez agréable. L'écriture est simple tout en ayant une touche un peu surannée (dans les phrases négatives par exemple). Ce côté vieillot dans l'expression s'accorde bien avec la personnalité du narrateur, plutôt vieux jeu lui aussi. Le lecteur est donc plongé dans les pensées d'Alexandre Petit, où se mêlent intelligence, paranoïa aiguë et réflexions diverses et variées sur le monde qui l'entoure. Les théories de ce Monsieur Toutlemonde tendance misanthrope sont souvent radicales, parfois même assez atroces et dérangeantes. Il nous impose son avis tranché sur tout et n'importe quoi, des bébés aux Turcs en passant par le hard-discount et les "punks à chien". Sa logorrhée est tantôt agaçante tantôt comique, du fait de certaines digressions farfelues, statistiques à l'appui parfois – quand on travaille dans les sondages depuis vingt ans, on ne se refait pas. La relation qu'entretient Alexandre avec son institutrice de mère est aussi questionnée à plusieurs reprises. Est-elle la seule responsable de ce qu'il vit comme l'échec de son existence ? Le caractère introspectif du roman ainsi que le personnage banal qui bascule font parfois penser à Meursault dans L'étranger, bien que ce texte soit loin d'avoir la même force que celui de Camus.
Difficilement étiquetable « thriller » ou « suspense », Un ange noir comprend néanmoins son lot de rebondissements – plus ou moins bien trouvés – qui font peu à peu évoluer le personnage dans sa quête. À force de se faire des films sur la nuit du meurtre et ses probables conséquences, Alexandre Petit est amené à prendre des décisions fortes, qu'il n'aurait jamais prises auparavant. On s'en tiendra là, faute de pouvoir en dire plus sans trop en dévoiler.
Au fil des pages, François Beaune propose d'excellentes trouvailles comme des passages franchement rébarbatifs, si bien que le lecteur ne sait jamais trop sur quel pied danser. Après le dénouement, il ressort de la lecture un sentiment mitigé. À défaut d'être véritablement emballant, Un ange noir a le mérite d'être original et intéressant, dans le fond comme dans la forme. C'est déjà pas mal !
Alexandre Petit, 37 ans, vit toujours chez sa mère. Il travaille dans les sondages et fait partie de l'équipe des bénévoles des Restos du Cœur de Lyon. Il a une passion pour les jeux en général (rami, jeux en ligne, Questions pour un champion...) et mène une vie des plus ordinaires. Connu pour être solitaire, il s'est récemment lié d'amitié avec Elsa, 19 ans, qui travaille elle aussi à la Sofres. Après une soirée festive entre collègues, il raccompagne la jeune femme chez elle et monte boire le thé. Le lendemain, elle est retrouvée sans vie dans sa baignoire. Alexandre, qui se sait être la dernière personne à l'avoir vu vivante, estime être le suspect idéal. La paranoïa s'installe rapidement. De peur d'être confronté à la police, il décide de fuir, de tout quitter. Mais aussi de retrouver l'assassin d'Elsa et de la venger.
Ce qui retient d'abord l'attention du lecteur, c'est la forme utilisée par François Beaune pour nous faire vivre les évènements. C'est à travers un carnet rédigé par Alexandre Petit que l'on suit la progression de l'histoire, le tout étant entrecoupé d'articles de journaux et de lettres de sa mère. Le style de l'auteur, ou tout du moins celui qu'il prête à son personnage, rend la lecture assez agréable. L'écriture est simple tout en ayant une touche un peu surannée (dans les phrases négatives par exemple). Ce côté vieillot dans l'expression s'accorde bien avec la personnalité du narrateur, plutôt vieux jeu lui aussi. Le lecteur est donc plongé dans les pensées d'Alexandre Petit, où se mêlent intelligence, paranoïa aiguë et réflexions diverses et variées sur le monde qui l'entoure. Les théories de ce Monsieur Toutlemonde tendance misanthrope sont souvent radicales, parfois même assez atroces et dérangeantes. Il nous impose son avis tranché sur tout et n'importe quoi, des bébés aux Turcs en passant par le hard-discount et les "punks à chien". Sa logorrhée est tantôt agaçante tantôt comique, du fait de certaines digressions farfelues, statistiques à l'appui parfois – quand on travaille dans les sondages depuis vingt ans, on ne se refait pas. La relation qu'entretient Alexandre avec son institutrice de mère est aussi questionnée à plusieurs reprises. Est-elle la seule responsable de ce qu'il vit comme l'échec de son existence ? Le caractère introspectif du roman ainsi que le personnage banal qui bascule font parfois penser à Meursault dans L'étranger, bien que ce texte soit loin d'avoir la même force que celui de Camus.
Difficilement étiquetable « thriller » ou « suspense », Un ange noir comprend néanmoins son lot de rebondissements – plus ou moins bien trouvés – qui font peu à peu évoluer le personnage dans sa quête. À force de se faire des films sur la nuit du meurtre et ses probables conséquences, Alexandre Petit est amené à prendre des décisions fortes, qu'il n'aurait jamais prises auparavant. On s'en tiendra là, faute de pouvoir en dire plus sans trop en dévoiler.
Au fil des pages, François Beaune propose d'excellentes trouvailles comme des passages franchement rébarbatifs, si bien que le lecteur ne sait jamais trop sur quel pied danser. Après le dénouement, il ressort de la lecture un sentiment mitigé. À défaut d'être véritablement emballant, Un ange noir a le mérite d'être original et intéressant, dans le fond comme dans la forme. C'est déjà pas mal !