Hassan jette le journal de son père sur la table, claque le frigidaire et, fermement décidé, monte les marches. La porte de la chambre est entrouverte. De l'entrée, il aperçoit le drap qui, sur le lit immense, voile une forme extraordinaire, diabolique sculpture. Il dégage le tissu. Son père est nu. Nu dans les bras de Jean, nu lui aussi. En chien de fusil, encastré presque, Kébir retient dans ses mains les mains de son amant. Sa tête inclinée touche l'épaule de Jean. Hassan regarde le sexe de son père. Il n'a jamais vu le sexe d'un autre homme. Même pas au hammam où la pudeur est de mise. Il s'assoit. La fureur, née dans l'instant, s'apaise. Il n'y a devant lui que deux hommes puissants, liés par des sentiments puissants, qui se sont rejoints dans la mort.
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Soumis le 19/01/2023 par El Marco