Close-up

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  • 7/10 Critique
    Si vous espérez d’autres développements, passez votre chemin, car toute l’histoire tient dans le quatrième de couverture. Et encore ! Le résumé de l’éditeur est nettement plus palpitant que le roman lui-même. Un polar sans suspense, à l’intrigue très improbable, un peu confuse et en tous cas mal ficelée.
    Et pourtant, on se trouvera bien à lire ce livre. L’ambiance de ce cabaret miteux lillois est très bien rendue, on s’y croit tout de suite. Mais la quintessence de ce petit bouquin tient dans la plume de Michel Quint, qui aligne les mots comme pas un. Je dis qu’il aligne, car son écriture est loin d’être aisée à suivre : les paragraphes sont rares, les phrases interminables et les ponctuations ne font que de timides apparitions à l’exception de la virgule. On se laisse prendre dans le dédale de phrases, éprouvant du plaisir à mâcher ces mots. Peu importe après tout que la trame ne retienne que peu l’attention. Une curiosité littéraire, en somme.

    Extrait
    Elle suit Nelly au hasard de ses soifs, de ses envies de grignotis, elle demande l’impression quand on est nue devant des gens, est-ce qu’on a honte, est-ce qu’on est fière de faire de l’effet… ? Nelly raconte, elle regarde les yeux du dadais pas si niais qu’il en a l’air, elle ne ment pas, elle dit les rebuffades, la réputation de fille facile, de pute, les plaisirs simples du public qui applaudit, lui dit qu’elle est belle, et puis les nécessités financières, comment on en arrive à vivre à l’envers, la nuit, à faire l’effort pour conserver l’estime de soi, écrire « artiste de variétés » sur sa carte d’identité, pas danseuse nue, que l’amour d’un homme est une illusion tant qu’elle exercera mais que le métier ne dure pas toujours.

    11/11/2011 à 14:10 NoirPolars (18 votes, 7.7/10 de moyenne)