Le Présage

(The Bone Omen)

6 votes

  • 8/10 Ça pourrait commencer comme çà
    Attention, toute ressemblance avec une personne qui existe n’est absolument pas fortuite et surement pas un hasard. Au moins on sait pour qui l’auteur ne votera pas aux prochaines élections présidentielles américaines. Remarquez, entre nous, le choix est difficile entre un milliardaire légèrement habité et un papy à la limite du gâteux, ça fout les trouilles et je suis content d’être en France …quoique.
    Mais on n’est pas là pour parler politique, mais du dernier roman de Peter Farris « Le présage », un roman noir de chez noir même peut-être encore un peu plus si ça existe.
    Ce roman commence un peu comme le film « Little big man », un vieil homme qui va raconter sa vie que l’on n’aurait pas pu imaginer, alors que la fin est proche pour lui.
    Toxey, le vieil homme, profite de la visite de sa fille dans sa maison de retraite pour lui révéler un secret avant que la maladie l’emporte, Le secret de sa vie qui va venir percuter violemment la vie actuelle de sa fille.
    Pour faire simple, enfin si c’est possible de résumer ainsi, on a donc une alternance de récits du passé de Toxey, jeune homme noir dans les années 60 en Géorgie ou la ségrégation bat son plein et du temps présent, ou on voit une Amérique au bord de la guerre civile, Dystopie quand tu nous tiens.
    En gros, Toxey nous explique comment on a pu en arriver là et nous révèle des faits qui aurait peut-être pu l’empêcher bien que les dés soient déjà pipés, comme quoi la vie, en fin de compte ne tient pas à grand-chose parfois.
    Roman de 500 pages ou tu ne t’ennuie pas une seconde, les lieux et personnages, comme à l’habitude de l’auteur, sont parfaitement décrits. Cette lecture te force à réflexion et t’amène à comparer, et ça peut faire peur, l’intrigue du bouquin avec notre monde actuel.
    Encore une excellent roman de Peter Farris , bémol néanmoins sur une fin trop rapide que je n’ai pas aimé du tout mais alors pas du tout du tout ….

    24/02/2024 à 10:40 patoche77 (292 votes, 7.6/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Un roman noir extraordinaire, une pépite. Peter Farris nous raconte l'Amérique d'aujourd'hui, sous un oeil pessimiste, tant la situation est critique, inéluctable, calculée, préparée et mise en oeuvre avec un machiavélisme à faire palir. Mais s'il ne s'agissait que de cela, le roman serait ordinaire. Mais là où l'auteur nous régale, c'est qu'il a construit une histoire intime bouleversante, avec des temporalités alternées, ce qui nous permet de vivre et comprendre la génèse de cette prise de pouvoir, et des lendemains sombres qui vont en découler au travers de destinées tellement touchantes, portées par des personnages inoubliables. Un grand roman noir.

    25/11/2023 à 09:11 Polarbear (793 votes, 7.7/10 de moyenne) 8

  • 9/10 Belle découverte pour moi que ce superbe roman noir, qui alterne présent et passé.
    Quand les souvenirs bien enfouis refont surface, c'est le présent qui se trouve bouleversé.
    Une belle écriture, beaucoup de finesse, de nostalgie et de tristesse, dans ce père au cerveau rongé par la maladie et dont les révélations seront terribles.
    Un petit regret pour la fin, très noire et brutale, j'en aurais bien repris 100 pages supplémentaires.

    22/11/2023 à 22:10 charlice (349 votes, 7.7/10 de moyenne) 10

  • 9/10 Excellent roman noir (très noir) de Peter Farris, peut être mon préféré. Il nous régale à nouveau avec une plongée dans l'Amérique profonde, puritaine et raciste. Avec une réflexion sur l'actualité aussi, avec un personnage qui rappelle fortement un ex-président très controversé des Etats-Unis. L'auteur nous fait bien comprendre qu'il ne le tient pas en haute estime, pire encore il le trouve extrêmement dangereux.
    Je n'ai pas trop aimé la fin par contre, j'enlève un point.

    28/08/2023 à 19:18 gamille67 (2296 votes, 7.3/10 de moyenne) 10

  • 9/10 Ce livre souffre de deux lacunes qui peuvent éloigner le lecteur : le titre (on ne peut pas faire plus énigmatique et surtout neutre) et surtout, à mon avis, la couverture. Tout est une affaire de goût, allez-vous me rétorquer. Certes. Je la trouve hideuse, voilà tout. Encore plus une fois refermé ce livre, car elle ne met pas en valeur ce chef d’œuvre.

    Car, passé ces deux obstacles, il convient de parler du fond. Peter Farris, auteur américain reconnu depuis la parution outre-Atlantique de ses 3 précédents livres, signe avec Le présage un roman aussi attachant que profond. Pour notre plus grand plaisir, Peter Farris s’est donné le champ libre pour exprimer tout son talent. Et il le fait admirablement tout du long de ces 500 pages. Et rassurez-vous, on ne s’ennuie pas une seule page. On ne se rend même pas compte du volume de l’ouvrage, l’histoire étant aussi prenante que fluide.

    Cynthia Bivins rend visite à son père Toxey placé dans une maison spécialisée, qui prend en charge les personnes atteintes de troubles cognitifs. Si la maladie d’Alzheimer n’est pas encore prononcée, les propos de Toxey laissent sa fille dubitative quant à leur véracité. Mais Toxey tient plus que tout à lui raconter un pan de sa vie.

    Début des années 70, Toxey travaille dans la quincaillerie locale, une bourgade du comté de Mercy Oaks en Géorgie. Originaire des Quarters, le quartier pauvre de la ville, Toxey se découvre une passion : la photographie. Son talent lui permet de rencontrer Fiona, une scientifique, qui souhaite écrire un livre sur le Lakutta, cette terre ancestrale qui rengorge autant de richesses faunistiques que culturelles et historiques. Et c’est aussi dans le Lakutta qu’a été découvert le corps sans vie et mutilé à hauteur du bassin d’une jeune femme afro-américaine.
    D’ailleurs Toxey se rend compte qu’il a croisé cette femme et qu’il l’a même photographié. Et ces clichés, Elder Reese, fils de la plus richissime des familles locales, les veut plus que tout. Il veut s’en servir pour couler son adversaire politique. Reese veut remporter coûte que coûte les prochaines élections qui lui ouvriront, il n’en doute pas, la porte vers le siège de la Maison Blanche…

    Peter Farris raconte dans Le Présage une histoire américaine qui, sous bien des traits, n’est pas si éloignée de la réalité contemporaine et de quelques hommes politiques. Un roman noir qui questionne sur nos sociétés, ses dérives politiques, ses violences, ses choix sur l’avenir et ses traits tirés sur le passé… A ce jour, Le présage est le meilleur livre de Peter Farris qui se pose là comme un auteur américain incontournable.

    13/06/2023 à 16:31 JohnSteed (552 votes, 7.7/10 de moyenne) 11

  • 9/10 Toxye Bivins reçoit régulièrement la visite de sa fille - Cynthia -, dans une maison de retraite de Géorgie. Il est atteint de la maladie à corps de Lewy, dont les caractéristiques sont proches de la maladie d'Alzheimer. Lors de moments de lucidité, Toxey se confie auprès de sa fille sur un secret qu'il a préservé pendant plusieurs décennies. Une confession dont elle doute de l'authenticité.
    Une histoire qui remonte quand Toxey se rêvait un destin de photographe, qu'il gagnait quelques dollars avec ses photos, quand il accompagnait Frida, la vétérinaire le long de la Lokutta et arpente la réserve naturelle, quand une jeune femme noire, qui était enceinte et est retrouvée morte.
    Personnages attachants, d'autres particulièrement révoltants ou répugnants, comme Elder Reese, d'autres enfin, comme Bone Taxidermiste et prêt à tout pour sauver un nouveau-né.
    Peter Farris nous déroule une histoire habilement construite dont le dénouement imprévisible. Un dénouement aux présages politiques qui nous plonge dans une Amérique politiquement corrompue. Et étouffe un peu le déroulé.

    13/03/2023 à 17:23 Max (690 votes, 8.1/10 de moyenne) 12