Petite Sale

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  • 8/10 « Petite sale » est le sobriquet qu’affublent ses maîtres et les autres personnes travaillant au Domaine des Demest à Catherine, la bonne à tout faire. C’est que Catherine n’est ni laide, ni belle, ne manque pas d’hygiène mais elle ne fait pas propre. En plus, elle ne parle pas beaucoup, se fait très discrète dans le service pour éviter d’attirer le regard du maître. Sauf ce soir-là, où Catherine avait la surveillance de la petite Sylvie, et ne retrouve plus la petite fille de 4 ans. C’est une certitude, Sylvie a été enlevée. Confirmation quelques jours après, c’est la demande de rançon qui arrive.

    Qui en veut donc à cette très riche famille de propriétaire foncier, de terres agricoles acquises après la 2nde guerre mondiale ? Tout le monde et personne : oui, tout le monde, car ces achats de terres ont laissé des familles sans ressource et convoite l’envie, développe la jalousie. Et personne car Demest fait marcher toute l’économie locale, il est le premier pourvoyeur d’emplois dans cette Picardie des années soixante.

    Gabriel, policier parisien, et son chef Dassieux sont appelés pour épauler les gendarmes et interroger tout un petit monde, du personnel local aux immigrés italiens, des habitants aux membres de la famille…Cette famille Demest et notamment ce patriarche qui fait régner d’une main de fer tout son monde au Domaine. C’est encore l’Ancien Régime qui sévit dans cette contrée. Silence, non-dits, secrets de famille,…

    Louise Mey que j’avais découvert avec le La deuxième femme, son précédent et remarquable roman noir, s’inscrit dans le polar rural, et côtoie les autres maîtres du genre. Je pense notamment à Franck Bouysse, mais avec un côté Simenon moderne. Sans atteindre la qualité de son précédent roman, l’autrice signe une brillante intrigue et peinture de la société française des années 60.

    03/07/2023 à 15:29 JohnSteed (552 votes, 7.7/10 de moyenne) 3