Opération Gold

  1. Les femmes de l’ombre

    Les espionnes du Salève continuent de lutter pour contrer la machine nazie. Face à elle, plusieurs combats sont désormais à mener : le frère de Ruth a disparu, d’étranges mouvements ont lieu entre le Crédit suisse et la légation – c’est-à-dire l’ambassade – allemande de Berne, et un sous-marin contenant de l’or a été repéré du côté de Buenos Aires.

    Ce quatrième volet de la série consacrée aux espionnes du Salève reprend tout ce qui a fait le succès des précédents tomes. En auteur roué, Mark Zellweger a préparé son ouvrage avec un solide travail de documentation, et c’est ainsi que le lecteur va côtoyer des personnages réels comme imaginaires. Les cadres historiques et géographiques sont très bien restitués, et l’on se plaît à suivre les périples de nos héroïnes, toujours aussi déterminées et courageuses dès lors qu’il s’agit de triompher de l’obscurantisme. Malgré leur vaillance, elles n’en demeurent pas moins humaines, avec leurs zones de faiblesse et leur humanité, et l’écrivain a le bon goût de ne pas torpiller son récit en mettant en scène des protagonistes lisses et indestructibles. On passe un agréable moment auprès d’elles, de la France à la Suisse en passant par l’Argentine, entre infiltrations, opérations de prise de renseignements, commandos contre l’équipage d’un U-Boot et autres actions fort audacieuses. Les moins de trois-cents pages défilent à toute allure, la petite histoire de la fiction se mêlant à celle s’écrivant en lettres majuscules, avec un final qui laisse presque déjà augurer d’une ou de plusieurs suites. Dans le même temps, il est vraiment dommage que le roman soit émaillé d’autant de fautes d’orthographe et d’approximations syntaxiques, et que certains passages, à force de trop vouloir mettre en valeur la bravoure de ces jeunes femmes, en deviennent capillotractés voire improbables.

    Un bon roman d’espionnage, ménageant l’action, le suspense, la restitution de l’époque ainsi que le fonctionnement des réseaux de résistance. On en regrette d’autant les multiples coquilles et certaines scènes assez peu crédibles.

    /5