L'Ombre du torero

2 votes

  • 8/10 Tout d'abord je voudrais remercier Surcouf pour avoir fait émerger cette série du fond de ma mémoire.
    En effet, je lisais les enquêtes, enfant (même pas la dizaine), dans la bibliothèque de ma ville. Et cela m'avait marqué, à tel point que des images me revenaient des années après, sans pour autant que je ne retrouve ni le titre, ni l'auteur ni rien... Alors encore une fois un GRAND merci Surcouf !
    Alors, ça dit quoi 30 ans plus tard ? Et bien c'est décidément pas mal du tout. Je ne vais pas développer l'intrigue, cela est déjà fait ci-dessous. Je dirais juste que l'aspect fantastique est suscité dans l'esprit du lecteur plus qu'il n'est réellement présent. On ne croit guère à cette légende de taureau mais peut-être que l'enfant que j'étais y croyait... J'ai beaucoup aimé tourné ces pages de ce premier tome, je les ai dégustées.
    Ah, dire qu'il me reste 9 tomes (je me suis pris les deux intégrales), j'en salive d'avance !

    10/12/2023 à 19:46 LeJugeW (1774 votes, 7.3/10 de moyenne) 3

  • 7/10 Première enquête de Dick Hérisson, épaulé par son ami journaliste, Jérôme Doutendieu. Ça se passe en Arles et en Camargue ou le docteur Billardot vient de mourir, apparemment d'une crise cardiaque. Le médecin présent avance qu'il serait même mort de peur. L'inspecteur Garagnoux se rend chez un vieux baron local, acariâtre, riche et antirépublicain. Savard lui prête d'ailleurs les traits de Charles Maurras. A partir de cette visite les évènements s'enchainent. Le gendre du baron est lui aussi victime d'une tentative de meurtre. Dans la campagne et les salins voisins, la rumeur va bon train sur un taureau fantasmagorique qui attaque et tue des gens. Le voile commence à se lever avec les révélations d'Elisa, fille du baron, au sujet de son ex-fiancé, le défunt torero Pedro Espargo. Didier Savard distille des éléments qui deviendront récurrents dans les albums qui suivront. Nous avons ainsi des considérations politiques et sociales particulières aux années 1930, à la condition ouvrière, à l'influence de l'Action Française et autres ligues d’extrême droite, mais aussi sur une bourgeoisie dévoyée et parfois dépressive, des relations familiales compliquées, des flics bon-enfants et de nombreuses références à la psychanalyse. Les lieux ont aussi beaucoup d'importance dans les albums de Dick Hérisson. On découvre des lieux incontournables d'Arles, les Baux de Provence, Salins de Giraud, le musée Arlaten avec dans un des couloirs, la galerie des personnages de Tintin telle qu'elle apparait dans les 2e et 3e de couverture des albums d'Hergé. Des clins d’œil sont également envoyés à Franquin, Tardi et on peut reconnaitre Groucho Marx sur le quai de la gare d'Arles. Le monde ferroviaire est aussi cher à l'auteur. Le fantastique a une place prépondérante dans l’œuvre de Savard, c'est la un taureau qui sème la mort en écho à la tauromachie évoquée dans l'histoire. On pourrait reprocher à cette première bd un découpage en trop peu de cases, et même deux pleines pages, alors que d'autres sont totalement inutiles.
    Dés ce premier contact avec l'univers de Dick Hérisson, on perçoit que celui-ci va se faire une belle place dans la bd ligne claire, ce que l'avenir confirmera.

    25/11/2022 à 15:20 Surcouf (362 votes, 7.2/10 de moyenne) 3