Les Fumiers

DEPUIS QUE CERTAINS en avaient rigolé, c’était devenu une sorte de plaisanterie que le Ridé balançait à tout bout de champ. Et ça me faisait un peu chier ! Un peu beaucoup même !
Car, mine de rien, je le prenais toujours pour ma poire, comme si ce jour-là, il était planqué dans le bosquet ou derrière la palissade quand le Dophe et moi nous avions assaisonné l’oncle aux petits oignons. Mais ça, ce n’était pas possible étant donné que nous avions fait trois fois le tour des alentours, juste avant, pour y chercher la brebis, et qu’il pleuvait comme vache qui pisse, qu’il aurait fallu être fada pour sortir par un temps pareil. Plus fada que le Ridé en tout cas.
Néanmoins, il y allait toujours de son speech vicieux dès qu’un des gars accoudés au comptoir se mettait à parler pognon avec inquiétude et beaucoup de sombre dans la voix.
— L’essentiel avant tout, pour profiter des lessiveuses de Napoléon et de Louis d’or sans une emmerde, c’est de déblayer le terrain avant. Et y en a des salauds qui l’ont fait ! Qui n’a pas un vieil oncle rascous, acclapé dans son jardin ? Hein ! Qui ?

Le tas de fumier dans la cour de la ferme, et dans le cœur des hommes rongés d’avidité pour la terre et l’argent. Un ton, un style, pour les amateurs de langue âpre comme l’alcool dont s’abreuvent les protagonistes de ce récit noir sans rémission. Un auteur à suivre dont la voix résonne, une fois la lecture achevée…

Roman noir

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Soumis le 01/10/2022 par El Marco

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