« Il est arrivé quelque chose… » : c’est avec ces mots qu’Aki Ito et ses parents apprennent que Rose, leur sœur et fille aînée, est morte tuée par une rame de métro. Accident ? Suicide ? Lorsqu’Aki découvre le journal intime de sa défunte sœur, qu’il y manque des pages et que Rose avait subi peu de temps auparavant un avortement, la thèse de l’accident glisse inexorablement vers celle du suicide… voire du meurtre.
Naomi Hirahara avait déjà séduit avec La Malédiction du jardinier kibei, Gasa-Gasa Girl et Le Shamisen en peau de serpent, et voilà qu’elle nous revient avec cet ouvrage fort et envoûtant. Le cadre fourni et exploitée par l’écrivaine s’impose d’entrée de jeu, et bien au-delà de sa puissance historique. La famille Ito, comme beaucoup d’autres individus américains d’origine japonaise, ont été parqués dans des camps d’internement au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor, avec une déchéance de leurs droits civiques, victimes d’une séquestration qui a duré plusieurs années, et même libérés, la ségrégation s’est poursuivie par de multiples biais. Et c’est sur ce pays fracturé, plus précisément sur cette communauté composée d’issei – des Japonais né au Japon puis ayant émigré – et de nisei – les enfants de ces derniers, nés à l’étranger – que le regard de la jeune Aki se pose. Entre camaraderies et solidarités, mise à l’écart de citoyens qui doivent jurer de ne pas avoir prêté allégeance à l’Empereur nippon et racisme ordinaire, notre héroïne va affronter des adversaires inattendus afin de comprendre ce qui est arrivé à sa sœur. S’appuyant sur une très solide documentation, Naomi Hirahara rend cette époque à la fois palpitante et écœurante à vivre, sans pour autant que la leçon ne soit pesante ni les leçons moralisantes écrites a posteriori trop simplistes. L’intrigue purement policière est également très réussie, d’autant que l’identité du criminel, son mobile ainsi que les circonstances exactes de la mort de Rose en surprendront plus d’un, même les lecteurs les plus sagaces.
Un récit qui émeut, bouleverse, décrit au vitriol un pan pourtant guère lointain de l’histoire américaine tout en préservant un scénario policier fort efficace : Naomi Hirahara signe un livre érudit, atypique et prenant. Une réussite littéraire intégrale.
« Il est arrivé quelque chose… » : c’est avec ces mots qu’Aki Ito et ses parents apprennent que Rose, leur sœur et fille aînée, est morte tuée par une rame de métro. Accident ? Suicide ? Lorsqu’Aki découvre le journal intime de sa défunte sœur, qu’il y manque des pages et que Rose avait subi peu de temps auparavant un avortement, la thèse de l’accident glisse inexorablement vers celle du suicide… voire du meurtre.
Naomi Hirahara avait déjà séduit avec La Malédiction du jardinier kibei, Gasa-Gasa Girl et Le Shamisen en peau de serpent, et voilà qu’elle nous revient avec cet ouvrage fort et envoûtant. Le cadre fourni et exploitée par l’écrivaine s’impose d’entrée de jeu, et bien au-delà de sa puissance historique. La famille Ito, comme beaucoup d’autres individus américains d’origine japonaise, ont été parqués dans des camps d’internement au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor, avec une déchéance de leurs droits civiques, victimes d’une séquestration qui a duré plusieurs années, et même libérés, la ségrégation s’est poursuivie par de multiples biais. Et c’est sur ce pays fracturé, plus précisément sur cette communauté composée d’issei – des Japonais né au Japon puis ayant émigré – et de nisei – les enfants de ces derniers, nés à l’étranger – que le regard de la jeune Aki se pose. Entre camaraderies et solidarités, mise à l’écart de citoyens qui doivent jurer de ne pas avoir prêté allégeance à l’Empereur nippon et racisme ordinaire, notre héroïne va affronter des adversaires inattendus afin de comprendre ce qui est arrivé à sa sœur. S’appuyant sur une très solide documentation, Naomi Hirahara rend cette époque à la fois palpitante et écœurante à vivre, sans pour autant que la leçon ne soit pesante ni les leçons moralisantes écrites a posteriori trop simplistes. L’intrigue purement policière est également très réussie, d’autant que l’identité du criminel, son mobile ainsi que les circonstances exactes de la mort de Rose en surprendront plus d’un, même les lecteurs les plus sagaces.
Un récit qui émeut, bouleverse, décrit au vitriol un pan pourtant guère lointain de l’histoire américaine tout en préservant un scénario policier fort efficace : Naomi Hirahara signe un livre érudit, atypique et prenant. Une réussite littéraire intégrale.