Bassin d'Arcachon, par un mois d'août un peu maussade.
Alain Duncan, ancien reporter de guerre, gagne aujourd'hui sa vie en revendant des clichés de célébrités, façon paparazzi. En quelques jours, sa vie bascule : il photographie sans le vouloir une silhouette étrange en pleine forêt, découvre le cadavre d'une babysitter allemande, crucifiée sur le sol, et perd mystérieusement la trace d'une jeune fille dont il avait fait la connaissance quelques jours plus tôt... En menant son enquête, il se retrouve malgré lui entraîné dans une affaire macabre aux retentissements internationaux.

Attention, lecteurs sensibles s'abstenir. Le thème même du roman, l'univers des snuff-movies, le laissait présager : ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, tant certaines scènes sont crues et dérangeantes.
Passé cet avertissement, Marc Charuel, ancien reporter de guerre comme son héros, signe ici un premier thriller d'honnête facture. Si l'intrigue donne parfois quelques signes de fatigue — le roman aurait gagné à être raccourci de quelque 200 pages, notamment en ce qui concerne les chapitres consacrés à la famille Leclerc, d'un intérêt somme toute très limité — et si quelques coïncidences ont tendance à devenir rapidement énervantes, force est de constater que l'auteur montre des qualités certaines pour mener une intrigue à l'échelle planétaire, saisir la noirceur de l'âme humaine, installer une atmosphère pesante et décrire des scènes marquantes, d'un réalisme parfois troublant.
Assurément, Marc Charuel s'impose comme un auteur dont on suivra avec intérêt les prochains thrillers.