Un gamin des quartiers mal barré peut réserver des surprises. Le pire ou le meilleur ?
— ARRETE, HEBNIE, arrête de trainer avec ces mauvais garçons. Si ton père était encore là, il serait fou. Pense aux soucis que tu me donnes. Pourquoi tu vas plus à l’école, hein ? Regarde-toi ! Fais pas semblant. Et regarde-moi dans les yeux aussi ! Où tu as l’argent pour tout ça ? C’est mal ce que tu fais, ça se retournera contre toi, forcément, Dieu te punira…
— Arrête avec le Bon Dieu, M’man, il nous a laissé tomber il y a longtemps, ton Dieu. Tout le monde nous a laissé tomber, ton mari le premier.
— Tu n’as pas le droit de parler comme ça de ton père. Quand il a eu son accident de voiture au pays, il était parti pour nous acheter une maison. On aurait une meilleure vie là-bas, et tu ne tournerais pas comme ça…
— C’est quoi « comme ça » ? Tu dis pas non quand je te donne de l’argent pour les courses maintenant que tu touches plus rien… Et puis, c’est pas juste que tu sois malade. T’es en dialyse deux fois par semaine, t’as plus de force, rien. Ton Dieu, il s’en fout ! Il se fout de toi et de tes prières. Je tourne pas mal, maman, je fais des affaires. Et ça me réussit, tu vois bien.
Allez, ma p’tite maman, on va pas se disputer. J’ai du travail, on m’attend…
— Hebnie !
Hebnie, « Mon fils » en arabe. Il y a toute la tendresse d’une mère et son désespoir dans ce cri du cœur. Mais Omar a autre chose en tête : la belle Mélissa par exemple qu’il faut éblouir pour la conquérir. L’écriture de Jeanne Desaubry au service d’une histoire d’aujourd’hui.
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Soumis le 03/04/2022 par El Marco