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8/10 Zoé et son frère cadet Nio ainsi que leurs deux parents emménagent dans une maison d’allure gothique et effrayante. Ils y découvrent un portrait des anciens propriétaires, parents d’une jeune Tilda. Et c’est à cinq histoires étranges et souvent alarmantes que nos jeunes héros vont être confrontés : et s’ils devaient ça à Tilda ?
Anaïs Vachez, dont on avait déjà apprécié son précédent roman, Les Elèves de l’ombre, revient chez Casterman avec ce (très) court ouvrage à destination des plus jeunes. Le format est très séduisant, avec une attention toute particulière pour les illustrations signées Nancy Peña. Il arrive parfois que ce genre de dessins soient un peu trop sommaires, ne servant qu’à agrémenter un propos voire noircir des pages sans rien apporter, mais ici, le graphisme est très réussi, proche de celui d’une belle bande dessinée, et souligne avec intelligence les ambiances anxiogènes, les lieux menaçants ou encore les découvertes de nos protagonistes. Et les intrigues sont du même niveau : on y trouve des histoires dont les résolutions sont parfaitement crédibles, même assez fines, et d’autres où le surnaturel intervient de manière fluide et intelligente. C’est d’ailleurs un des gros points forts de ce recueil : Anaïs Vachez a su entremêler le plausible et les phénomènes paranormaux, ce qui désoriente – au sens positif du terme – le lecteur et l’empêche de partir avec un a priori sur telle ou telle solution. Et l’on y retrouve un agréable éventail de sentiments, allant de la célébration de l’amitié à l’amour pour nos animaux domestiques en passant par des éléments habilement trouvés – comme la nouvelle intitulée « La Poupée ».
Un chouette spicilège où la réussite des histoires se combine à une autre, esthétique, pour un ouvrage qui émouvra autant qu’il fera réfléchir et tressaillir les enfants.09/01/2023 à 07:01 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne) 2