Richard Clarke, quarante-huit ans, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineurs, vient d’être libéré grâce au trois-millionième clic d’approbation sur l’application Guilty qui permet de relâcher des prisonniers. Dès lors, l’homme est soumis à la fureur de lyncheurs qui ne pensent qu’à le tuer pour de bon autant que convoité par les Partisans d’une Justice Equitable qui préfèrent le récupérer pour lui faire purger le reste de sa peine dans une prison secrète. Parmi ses défenseurs d’une justice plus humaine et appropriée, Helena Varance. La jeune femme a été la victime d’un viol quand elle avait dix ans : saura-t-elle pardonner à Richard Clarke ses atroces méfaits ou l’assassinera-t-elle elle-même afin de détruire ses propres démons ?
Après L’Affaire Diego Abrio et L’Affaire Patty Johnson, voici le troisième tome de la série Guilty. Jean-Christophe Tixier, l’auteur de très bons ouvrages pour la jeunesse comme Sept ans plus tard, Foulée d’enfer ou Un Dossard pour l’enfer pour ne citer qu’eux, nous revient pour notre plus grand plaisir avec ce nouvel opus, racé et audacieux. Au-delà de la chasse à l’homme qu’il nous décrit avec le talent qu’on lui connaît, l’auteur nous dépeint une société scindée entre les promoteurs d’une justice expéditive et ceux qui préfèrent davantage d’humanité et d’âme pour traiter ces criminels, indépendamment des horreurs dont ils se sont rendus coupables. A cet égard, Helena Varance est un personnage d’une incroyable justesse, à la fois intelligente et pugnace, prête à empêcher les miliciens autoproclamés d’appliquer un châtiment définitif, tandis que sa propre existence a été brisée lorsqu’elle avait dix ans par un violeur dont on n’apprend l’identité que dans la dernière ligne du roman. Certains pourront craindre, à juste titre, que ce livre soit un prétexte pour que l’écrivain exploite des ficelles usées, des arguments sommaires, des raisonnements simplifiés voire tronqués, mais il n’en est absolument rien. Jean-Christophe Tixier sait habilement exposer les failles du système judiciaire, les possibles errances d’une société pas si lointaine de la nôtre, les légitimes rages des parents des victimes de Richard Clarke ainsi que les doutes qui assaillent, nécessairement, les individus confrontés aux coupables des pires crimes. L’ouvrage nous offre quelques salvatrices respirations comme ces extraits de séances d’Helena chez son psy, des textes consignés par son partenaire Ryan Riss ou encore des extraits de Radio Fréquence Plus qui suit la traque des criminels.
Un livre autant qu’une série extrêmement originale, audacieuse et forte, dont ni l’intensité ni l’intérêt qu’on lui porte ne diminuent. Un régal à la fois glaçant et bouillonnant, qui démontre s’il en était encore besoin que la littérature jeunesse peut sans mal aborder des sujets épineux sans se montrer simpliste, pourvu que le talent soit là pour porter ces mots et ces maux.
Richard Clarke, quarante-huit ans, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineurs, vient d’être libéré grâce au trois-millionième clic d’approbation sur l’application Guilty qui permet de relâcher des prisonniers. Dès lors, l’homme est soumis à la fureur de lyncheurs qui ne pensent qu’à le tuer pour de bon autant que convoité par les Partisans d’une Justice Equitable qui préfèrent le récupérer pour lui faire purger le reste de sa peine dans une prison secrète. Parmi ses défenseurs d’une justice plus humaine et appropriée, Helena Varance. La jeune femme a été la victime d’un viol quand elle avait dix ans : saura-t-elle pardonner à Richard Clarke ses atroces méfaits ou l’assassinera-t-elle elle-même afin de détruire ses propres démons ?
Après L’Affaire Diego Abrio et L’Affaire Patty Johnson, voici le troisième tome de la série Guilty. Jean-Christophe Tixier, l’auteur de très bons ouvrages pour la jeunesse comme Sept ans plus tard, Foulée d’enfer ou Un Dossard pour l’enfer pour ne citer qu’eux, nous revient pour notre plus grand plaisir avec ce nouvel opus, racé et audacieux. Au-delà de la chasse à l’homme qu’il nous décrit avec le talent qu’on lui connaît, l’auteur nous dépeint une société scindée entre les promoteurs d’une justice expéditive et ceux qui préfèrent davantage d’humanité et d’âme pour traiter ces criminels, indépendamment des horreurs dont ils se sont rendus coupables. A cet égard, Helena Varance est un personnage d’une incroyable justesse, à la fois intelligente et pugnace, prête à empêcher les miliciens autoproclamés d’appliquer un châtiment définitif, tandis que sa propre existence a été brisée lorsqu’elle avait dix ans par un violeur dont on n’apprend l’identité que dans la dernière ligne du roman. Certains pourront craindre, à juste titre, que ce livre soit un prétexte pour que l’écrivain exploite des ficelles usées, des arguments sommaires, des raisonnements simplifiés voire tronqués, mais il n’en est absolument rien. Jean-Christophe Tixier sait habilement exposer les failles du système judiciaire, les possibles errances d’une société pas si lointaine de la nôtre, les légitimes rages des parents des victimes de Richard Clarke ainsi que les doutes qui assaillent, nécessairement, les individus confrontés aux coupables des pires crimes. L’ouvrage nous offre quelques salvatrices respirations comme ces extraits de séances d’Helena chez son psy, des textes consignés par son partenaire Ryan Riss ou encore des extraits de Radio Fréquence Plus qui suit la traque des criminels.
Un livre autant qu’une série extrêmement originale, audacieuse et forte, dont ni l’intensité ni l’intérêt qu’on lui porte ne diminuent. Un régal à la fois glaçant et bouillonnant, qui démontre s’il en était encore besoin que la littérature jeunesse peut sans mal aborder des sujets épineux sans se montrer simpliste, pourvu que le talent soit là pour porter ces mots et ces maux.