Le dernier matin, quarante pour cent des suppliciés se conduisaient en lâches. Pleurant, hurlant, luttant du début à la fin. L’un d’eux a même tenté de gagner du temps par tous les moyens : lettres à sa mère, à son père, à ses frères et sœurs, à ses voisins, renversant par deux fois le verre de rhum et demandant une quatrième, puis une cinquième dernière cigarette. Un autre s’est tant débattu qu’il est tombé de la bascule dans le grand panier, sur le corps cisaillé de son compagnon. Certains, comme Lacenaire, sur-jouaient. La tête haute jusqu’à ce qu’elle tombe. Déversant leur mépris sur les membres du cortège, sur la foule, sur le bourreau. Mais quelques uns partaient sans forfanterie. Dignement. Sans faiblesse exagérée. Ils mouraient en hommes. Pense à Soudy, Callemin et Monnier, un matin d’avril 1913, à l’angle du boulevard Arago.
Sylvain Michalski, à n’en pas douter, aurait été de leur trempe.
Quant à toi…
On en parle sur le forum : Bois de Fred Gevart
Soumis le 05/01/2011 par Hoel