Narcisse est professeur dans une ville africaine que l'on imagine être Lomé, la capitale du Togo. Un soir, Édith, l'une de ses nombreuses conquêtes – il semble les collectionner – l'appelle au secours, le priant de se rendre immédiatement chez elle. Sur place, il la retrouve en état de choc devant un corps qu'il connait bien. Le mort, c'est le Colonel Katouka, l'un des hommes les plus influents du pays. Édith jure qu'elle est innocente, ou seulement coupable d'avoir été la maîtresse de Katouka. Elle supplie Narcisse de l'aider à trouver une solution. Sans en mesurer les conséquences, il accepte...
La quatrième de couverture de ce roman, paru dans la collection Continents noirs de Gallimard, annonce un « admirable suspense serti d'érotisme ». Effectivement, l'érotisme est bien présent tout au long du roman, voire un peu trop. Narcisse est un chaud lapin et passe d'une femme à l'autre quand le lecteur passe d'un chapitre à l'autre. Édith, Joséphine, Chantal... Qu'elles soient mères au foyer ou étudiantes, peu importe, le professeur n'est pas difficile. Si ces scènes érotiques ne sont pas vulgaires et même plutôt bien écrites, leur accumulation devient vite lassante.
Bien qu'il y ait peu de rebondissements au cours de l'intrigue, la tension demeure palpable. Narcisse, particulièrement tracassé par cette histoire, aimerait bien se confier à quelqu'un mais craint les conséquences que cela pourrait avoir. Il n'est guère rassuré, d'autant que tout le monde autour de lui, ses conquêtes comme ses collègues de travail, parle de cette affaire qui fait grand bruit dans le pays. Théo Ananissoh, Togolais résidant désormais en Allemagne – où il est lui-même enseignant –, introduit aussi une dimension politique dans sa fiction criminelle. Il nous présente au fil des pages un État politiquement instable, ayant la main sur les médias, qui instrumentalise les faits à des fins politiciennes et cache la vérité à la population. L'actualité récente – Côte-d'Ivoire, Tunisie – nous prouve, s'il en était encore besoin, que les choses n'ont guère évolué dans certains pays africains depuis l'écriture de ce roman, datant de 2007.
Un reptile par habitant se lit bien mais laissera peut-être certains lecteurs sur leur faim. Plusieurs aspects de ce court roman – une centaine de pages – auraient sans doute gagné à être davantage étoffés, comme la description de la vie locale. Il y a si peu de détails que l'intrigue pourrait avoir lieu n'importe où en Afrique, ce qui pourra éventuellement décevoir le lecteur européen en quête d'exotisme. Mais sans doute est-ce voulu par Théo Ananissoh, qui a préféré se focaliser sur l'intrigue et les personnages ?
Narcisse est professeur dans une ville africaine que l'on imagine être Lomé, la capitale du Togo. Un soir, Édith, l'une de ses nombreuses conquêtes – il semble les collectionner – l'appelle au secours, le priant de se rendre immédiatement chez elle. Sur place, il la retrouve en état de choc devant un corps qu'il connait bien. Le mort, c'est le Colonel Katouka, l'un des hommes les plus influents du pays. Édith jure qu'elle est innocente, ou seulement coupable d'avoir été la maîtresse de Katouka. Elle supplie Narcisse de l'aider à trouver une solution. Sans en mesurer les conséquences, il accepte...
La quatrième de couverture de ce roman, paru dans la collection Continents noirs de Gallimard, annonce un « admirable suspense serti d'érotisme ». Effectivement, l'érotisme est bien présent tout au long du roman, voire un peu trop. Narcisse est un chaud lapin et passe d'une femme à l'autre quand le lecteur passe d'un chapitre à l'autre. Édith, Joséphine, Chantal... Qu'elles soient mères au foyer ou étudiantes, peu importe, le professeur n'est pas difficile. Si ces scènes érotiques ne sont pas vulgaires et même plutôt bien écrites, leur accumulation devient vite lassante.
Bien qu'il y ait peu de rebondissements au cours de l'intrigue, la tension demeure palpable. Narcisse, particulièrement tracassé par cette histoire, aimerait bien se confier à quelqu'un mais craint les conséquences que cela pourrait avoir. Il n'est guère rassuré, d'autant que tout le monde autour de lui, ses conquêtes comme ses collègues de travail, parle de cette affaire qui fait grand bruit dans le pays.
Théo Ananissoh, Togolais résidant désormais en Allemagne – où il est lui-même enseignant –, introduit aussi une dimension politique dans sa fiction criminelle. Il nous présente au fil des pages un État politiquement instable, ayant la main sur les médias, qui instrumentalise les faits à des fins politiciennes et cache la vérité à la population. L'actualité récente – Côte-d'Ivoire, Tunisie – nous prouve, s'il en était encore besoin, que les choses n'ont guère évolué dans certains pays africains depuis l'écriture de ce roman, datant de 2007.
Un reptile par habitant se lit bien mais laissera peut-être certains lecteurs sur leur faim. Plusieurs aspects de ce court roman – une centaine de pages – auraient sans doute gagné à être davantage étoffés, comme la description de la vie locale. Il y a si peu de détails que l'intrigue pourrait avoir lieu n'importe où en Afrique, ce qui pourra éventuellement décevoir le lecteur européen en quête d'exotisme. Mais sans doute est-ce voulu par Théo Ananissoh, qui a préféré se focaliser sur l'intrigue et les personnages ?