Terreur dans la brume

  1. Les sortilèges de Sarlac

    Charlène n’en a pas cru ses oreilles : elle et ses parents vont aller passer le week-end chez les Hécate. Des gens bien, ces Hécate : ils ont de l’argent, se montrent envahissants en plus de susciter une forme d’admiration chez leurs nouveaux amis, et leurs deux enfants, Sîn et Séléné, des jumeaux, sont aussi étranges qu’inquiétants. Oui, Charlène sent qu’elle a décroché la timbale. Mais elle n’est pas au bout de ses (mauvaises) surprises…

    Cet ouvrage, publié dans la collection Hanté, séduit dès les premiers instants. Tristan Pichard, déjà auteur de multiples ouvrages destinés à la jeunesse, connaît son lectorat, maîtrise les codes du genre gentiment horrifique et sait procurer des sensations fortes. Ici, le scénario est pourtant classique : une maison isolée, un environnement de nature, des hôtes bizarres voire effrayants, et une succession d’événements surprenants. Pourtant, l’écrivain exploite ce terreau connu et moult fois cultivé pour y planter les graines de belles frayeurs à venir. Le cadre offert par le pavillon, la cabane perchée en haut d’un arbre, le panorama de solitude et les Hécate sont utilisés avec intelligence et efficacité, procurant amplement ce qu’il faut de sueurs froides et autres tensions attendues. Dans le même temps, même si les lecteurs sont assurément jeunes, Tristan Pichard distille quelques moments assez durs, notamment concernant le sort du dénommé Milo et de sa sœur qu’il recherche désespérément, ou encore un final que chacun pourra (re)construire et interpréter dans la mesure où il est assez ouvert.

    Un roman fort bien ciselé et porté par une inventivité et une vitalité louables. Espérons que nous aurons l’occasion de lire d’autres livres de Tristan Pichard tant celui-ci est distractif et réussi.

    /5